iPhone chiffré : Apple persiste à New York et au Congrès

Après San Bernardino, Apple refuse encore d’apporter son aide aux autorités fédérales américaines pour débloquer l’iPhone saisi dans une affaire de stupéfiants à New York.

Les autorités fédérales américaines veulent toujours contraindre la firme de Cupertino à débloquer l’iPhone 5s saisi dans une affaire de stupéfiants dans le Queens, à New York. Pour Apple, le bien-fondé de cette demande n’est pas démontré. D’autant plus que dans une autre affaire (celle liée à la fusillade de San Bernardino), le FBI a finalement obtenu l’accès à l’iPhone 5c d’un des tueurs. Et ce sans l’aide technique d’Apple, mais avec celle d’un tiers (peut-être la société Cellebrite ou les services de hackers professionnels).

À New York, le gouvernement fédéral américain n’a pas indiqué si ses agents ont tenté d’utiliser la méthode « secrète » déjà employée à San Bernardino, selon Apple. Ou si une partie tierce a été consultée dans le but de contourner le chiffrement de l’iPhone ciblé dans le dossier new-yorkais. Les autorités fédérales n’auraient donc pas démontré la nécessité de l’aide d’Apple dans ce dossier.

De New York City au Congrès

Apple a déposé ses arguments devant le tribunal en charge du dossier, à Brooklyn, New York, vendredi 15 avril. La semaine précédente c’est le Département américain de la justice (DOJ) qui annonçait continuer à exiger l’aide technique d’Apple dans cette affaire de drogue. Le DOJ a donc fait appel de la décision prise le 29 février dernier par le tribunal de New York qui avait tranché sans ambiguïté en faveur d’Apple. Selon le tribunal de Brooklyn, la loi sur les ordonnances votée en 1789 (All writs Act) – texte sur lequel s’appuie les autorités fédérales américaines contre Apple –, ne peut s’appliquer aux demandes de déverrouillage de smartphones.

Le Département américain de la justice, de son côté, a souligné qu’à 70 reprises avant l’affaire de drogue, les autorités fédérales ont été aidées par Apple pour accéder aux données d’iPhone de suspects et de criminels. De son côté, James Comey, le directeur du FBI, a indiqué que la méthode utilisée pour accéder aux données de l’iPhone 5c d’un des deux tueurs de San Bernardino, en Californie, ne fonctionnerait pas sur d’autres modèles d’iPhone. L’iPhone 5s (sous iOS 7) utilisé par le dealer qui a plaidé coupable à New York, ne pourrait donc être débloqué, pour le moment.

C’est dans ce contexte tendu, que le Congrès des États-Unis s’apprête à auditionner les responsables juridiques d’Apple et du FBI. La problématique du chiffrement et de l’accès aux données par les autorités fédérales sera au coeur des débats.

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