Jim Whitehurst, CEO de RedHat : « Les entreprises affichent une stratégie Open Source. »

L’ex-dirigeant de la compagnie aérienne américaine Delta Airlines a rejoint Redhat depuis un an. Il ‘survole’ ici la situation de l’éditeur ‘open source’ sur RHEL, JBoss…

Vous effectuez un tour d’Europe actuellement. Est-ce un moment propice pour présenter RedHat aux entreprises ?

Depuis plusieurs semaines, la situation de crise nous a ouvert la porte d’un plus grand nombre d’entreprises. En effet, les DSI sont beaucoup plus ouverts aux discussions avec nos équipes, et les entreprises affichent aujourd’hui une stratégie Open Source. Les décideurs comparent sans complexe Unix à Linux, mais aussi Linux à Windows ou encore JBoss à BEA WebLogic ou à IBM Websphere. Et nous remportons de plus en plus d’affaires dans contexte.

La plupart des entreprises, et plus encore les PME/PMI, se fient fortement à ce que leur recommandent leurs prestataires, leurs intégrateurs, et parfois certains éditeurs. D’où l’importance pour RedHat de développer et d’entretenir des relations suivies avec les réseaux de revendeurs et de partenaires. Certes, de nombreuses entreprises choisissent Windows par défaut. Cependant, cela ne représente pas le meilleur choix technologique.

Dans quels domaines technologiques RHEL (Redhat Entreprise Linux) devient-il aujourd’hui une référence selon vous ?

Nous proposons RHEL (RedHat Enterprise Linux) “ready-to-run” pour tout datacenter où la consolidation de serveurs peut être opportune.

En effet, notre environnement à très hautes performances propose aussi toutes fonctions indispensables en termes de haute disponibilité et de ‘clustering‘ [configuration en grappes]. Des configurations de choix également pour les applications critiques ou comme serveur de bases de données en volume comme Oracle, par exemple.

Concernant la virtualisation, notre architecture robuste bénéficie de l’intégration de l’hyperviseur KVM directement implémentée dans le noyau Linux. [NDLR : Redhat a racheté en septembre dernier l’éditeur israélien Qumranet principal contributeur de l’hyperviseur Open Source Kernel-based Virtual Machine ou KVM].

Rapidement, l’hyperviseur sera totalement intégré à tous les systèmes d’exploitation, tout comme la pile TCP/IP depuis une dizaine d’années. Nous travaillons d’ailleurs avec AMD et Intel pour intégrer au mieux tous les pilotes et autres technologies.

RHEL a été évalué comme le système d’exploitation le plus sécurisé par les autorités russes. Et la virtualisation intégrée au noyau contribue à cette sécurité, à la stabilité et à la disponibilité. En effet, toute instance de machine virtuelle Linux hérite de toutes les techniques de sécurité développées depuis quinze années dans les communautés ‘open source’ Linux.

Notre approche RedHat Mobility assure à une entreprise qu’une application certifiée sous RHEL fonctionne aussi bien sous Redhat directement installé sur le serveur (‘bare metal’), que dans une machine virtuelle, dans une appliance ou en environnement ‘cloud‘ (comme un serveur sous Amazon EC2, par exemple) .

Et quoi de neuf s’agissant de la supervision et de l’administration ?

Il est vrai que nous avons encore un peu de retard sur les outils d’administration. Cependant, nous investissons massivement dans ce domaine. Et nous allons bientôt proposer des solutions qui surpasseront ce qui existe chez nos concurrents.

[Pas de date annoncée !]

Quels sont les différenciateurs et la valeur ajoutée de votre environnement applicatif RHEL + JBoss ?

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Notre plate-forme (intégrant RHEL et JBoss) propose plusieurs couches d’infrastructure applicative qui se superposent. Ces couches horizontales proviennent de communautés ‘open source’, et reposent donc sur des standards qui apportent une forte valeur ajoutée à l’entreprise. Ainsi, l’entreprise peut choisir le matériel qu’elle souhaite et peut mettre en place diverses combinaisons avec d’autres solutions respectant les standards avec le minimum d’effort, de temps et de complexité.

D’ailleurs, il est beaucoup plus facile de migrer de JBoss vers une autre solution du marché que l’inverse. Par exemple, la migration de WebLogic ou de Websphere vers JBoss est beaucoup plus complexe que l’inverse.

Cela s’explique, car ces logiciels intègrent de nombreux composants propriétaires très liés entre eux et connectant donc les couches technologiques, contrairement à nos solutions.

C’est d’ailleurs une des raisons majeures pour lesquelles nous sommes soutenus par IBM ou Oracle. Et les communautés ‘open source’ fonctionnent très bien pour le respect de standards, et divers éditeurs peuvent s’y retrouver pour définir des standards. Car de plus en plus, aucun éditeur n’aura d’intérêt à proposer des solutions propriétaires à des entreprises cherchant une valeur ajoutée sur des solutions respectant les standards. La vente de licences pousse d’ailleurs les éditeurs à proposer, et donc à vendre, de nouvelles versions tous les cinq ans, avec parfois des innovations très minimes par rapport aux versions précédentes.

La force de Microsoft et d’autres repose aussi sur les outils de développement. Où en êtes-vous sur ce point et sur les bases de données?

Côté bases de données, MySQL, Ingres ou Postgres proposent aussi un type d’approche similaire à la nôtre concernant les standards et l’indépendance. Cependant, nous proposons plusieurs SGBD, car un seul ne répond pas forcément au mieux à toutes les exigences.

Nous participons bien entendu à Eclipse avec JBoss Developer Studio, dont les composants sont disponibles gratuitement. Pour 100 euros, le développeur bénéficie du package avec la maintenance et les mises à jour.

Enfin, l’entreprise peut opter pour un support développeur avec un nombre de tickets illimités et une réponse garantie en moins de 2 jours concernant le développement, JBoss et RHEL. Le tout pour 2.500 euros annuels.