L. Hausmann, SecurePoint: ‘L’auteur de Sasser ne recommencera jamais’

Dernièrement on apprenait l’embauche du jeune Sven J., auteur présumé du vers Sasser par Secure Point. Lutz Hausmann, directeur technique de l’éditeur nous apporte quelques précisions sur le contexte de cette embauche qui fut sujet à polémique dans le monde de la sécurité informatique

La presse a récemment annoncé que l’auteur présumé du ver « sasser » aurait été embauché par votre entreprise. Pourriez-vous nous préciser le contexte de cette embauche ? L’auteur de Sasser est employé par Securepoint en tant que stagiaire a temps complet et occupe une fonction de développeur depuis le début du mois de septembre 2004. Ce stage lui fournira une excellente formation. D’après vous, quels seront les bénéfices que vous pourrez tirer des compétences de Sven ? Il n’y a pas de bénéfices. Il effectue sa formation comme n’importe quel stagiaire. Dans un premier temps il se doit de connaître Securepoint. Ensuite il devra se familiariser avec les outils d’analyse réseau et le firewall personnel Securepoint. Le « Kid » n’est qu’un jeune garçon avec un peu d’expérience dans le développement logiciel. Avez-vous participé au recrutement de Sven ? Saviez-vous qu’il était l’auteur présumé du ver « sasser » ? Nous avons pris connaissance de son désir de travailler dans l’industrie de la sécurité informatique suite a une interview qu’il avait donné dans le magazine allemand Stern. J’ai ensuite pris contact avec Stern par e-mail. Il semblerait que d’autres sociétés spécialisées dans la sécurité lui aient aussi fait une offre. Oui, je savais qu’il était l’auteur de Sasser et nous savons tous que son acte était mal. Malgré tout, je pense, et beaucoup ont tendance a l’oublier, qu’il recevra une lourde sentence pour son acte et devra faire face à bon nombre de problème suite à cette affaire. Je n’ai pas l’impression que ce soit la meilleure méthode pour trouver un emploi, considérant ce qui doit arriver. Beaucoup d’entreprises ont mis en place des contrôles et des procédure pour vérifier le passé des candidats, tout cela pour éviter d’embaucher un ex-pirate et gagner la confiance de leurs clients. Qu’en pensez vous ? Quelques éditeurs d’antivirus sont effrayés par le fait d’être liés aux auteurs de virus. Il ont peur que les gens considèrent qu’ils développent eux-mêmes les virus. Quel non sens! Vous avez dit « Sven était juste un garçon immature et irréfléchi ». Pourquoi alors employer un garçon immature ? J’ai le sentiment que nous vivons a l’age de pierre et que beaucoup essayent de le lyncher. Il faut lui donner une chance. Beaucoup de journalistes écrivent des articles sans même le connaître. Aujourd’hui, je le connais et je peux vous dire qu’il ne recommencera jamais. Lorsque nous étions a la recherche d’un apprentis, il était de loin le meilleur candidat. En tant que stagiaire, il gagne 550 euros/mois pour la première année. Chaque stagiaire au sein de notre société est indexé sur la même base. C’est un jeune garçon certes, mais il mérite sa chance comme tout le monde. Aurélien Cabezon pour Vulnerabilite.com