La 5G générera 113 milliards d’euros en Europe en 2025

Une étude de la Commission européenne estime que la 5G pourrait créer jusqu’à 2,3 millions d’emplois en 2020.

Les promesses de la 5G ne concernent pas que les performances mobiles. Elles s’inscrivent aussi dans une dimension économique majeure. C’est du moins ce qu’avance la Commission européenne. Forte d’une étude réalisée en son nom, Bruxelles estime que, en 2025, l’exploitation du réseau de nouvelle génération mobile générera jusqu’à 113,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an dans quatre secteurs : l’industrie automobile, la santé, les transports et l’énergie. Qui plus est, des investissements de 56,6 milliards dans la 5G jusqu’en 2020 permettraient de créer quelque 2,3 millions d’emplois au sein de l’Union européenne.

Au-delà des considérations économiques, l’étude de 115 pages baptisée Identification and quantification of key socio-economic data to support strategic planning for the introduction of 5G in Europe et réalisée sur 13 mois par un ensemble de prestataires (Tech4i2, Real Wireless, OnterDigital et l’Université de Dublin) avec la contribution de plus de 150 experts, s’attarde sur les scénarios les plus réalistes que l’adoption des standards 5G apportera à l’Europe. Trois capacités propres au futur réseau sont particulièrement identifiées pour assurer son succès : un accès à 50 Mbit/s minimum partout au sein de l’Union; des réseaux de capteurs évolutifs pour assurer le développement de l’Internet des objets (IoT)/M2M temps réel auprès des secteurs verticaux; et un Internet tactile pour le contrôle d’objets ou machines à distance. Selon l’étude, cet Internet ultra tactile « aurait le potentiel de débloquer des applications et services plus innovants et futuristes ». On pense évidemment à la télémédecine (des patients opérés par un chirurgien se trouvant à des centaines de km du bloc opératoire). Mais en la matière, tout reste à inventer et la 5G ouvrira probablement la porte à de nouvelles générations d’interfaces tactiles.

Échanger les données

Outre les quatre principaux secteurs verticaux qui profiteront en priorité des capacités de la 5G, l’étude identifie également quatre environnements propices à tirer parti du réseau : les villes connectées (smart cities), la domotique résidentielle, les zones rurales, et les environnements professionnels. Les revenus que les secteurs verticaux tireront, en parti grâce à l’exploitation de la 5G, se répartiront pour 62,5 milliards d’euros en bénéfices directs et 50,6 milliards indirectement. Le document précise également que 63% des 62,5 milliards de bénéfices annuels des secteurs verticaux iront dans la poche des entreprises. Et 37% profiteront aux quatre environnements identifiés plus haut. Mais ces chiffres sont évalués dans le cadre d’un scénario optimiste ou les différents acteurs industriels sont ouverts aux échanges de leurs données, notamment ceux que permettra l’IoT. Or « augmenter l’acceptation du changement par les parties prenantes dans les marchés verticaux sur le partage de données ne sera pas facile », prévient l’étude.

Mais d’autres scénarios sont également proposés. Et l’ouverture d’accès des données devrait donner naissance à de nouveaux modèles économiques, comme les agrégateurs ou courtiers de données. Lesquels pourraient amener des changements perturbants pour les acteurs traditionnels. Bref, les scénarios envisageables autour de la 5G sont multiples. Seul l’avenir permettra de vérifier ceux qui se confirmeront.


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