La Chine à l'assaut d'Intel et AMD

Avec le Loongson 3, le dragon chinois montre les dents. Les fondeurs traditionnels peuvent se faire du soucis

Un futur brillant

L’ICT dévoile ses plans concernant le Loongson 2G, lequel intégrera un composant graphique, alors que le 2H sera un SoC complet (System on Chip). De surcroit, les spécifications de la famille Loongson 3 ont été partiellement révélées : gravé en 65 nm, le premier rejeton de cette famille, comprendra 4 cœurs, pour une fréquence maximale de 1 GHz. Seul un contrôleur mémoire DDR2 sera intégré. La consommation de ce produit est estimée à 10 W.

Plus de 200 instructions seront ajoutées à ce processeur. Elles permettront de convertir à la volée du code x86 en instructions Mips64, ce qui permettra au Loongson 3 d’être parfaitement compatible avec les puces d’Intel, AMD ou VIA et les systèmes d’exploitation x86. D’autres instructions seront dédiées aux fonctions multimédias.

De futurs modèles pousseront la fréquence maximale à 1,2 GHz et porteront le nombre de cœurs à 8, voire 16 selon certaines sources. Le Loongson 3 devrait être disponible en 2010. STMicroelectronics pourrait cependant livrer les premiers prototypes dès la fin de l’année. La Chine espère utiliser des processeurs de cette famille pour proposer son premier supercalculateur d’une puissance de 1 pétaflop.

Prochain concurrent, la Russie ?

La Chine n’est pas le seul pays à disposer de trésors dans le domaine des processeurs. La société russe Angstrem propose ainsi les processeurs Risc 32 bits « Tessey » (c’est la meilleure traduction que nous ayons trouvée), toujours utilisés dans le monde spatial. Leur jeu d’instructions est similaire à celui des VAX de feu DEC (Digital Equipment Corporation). Ne riez pas, cette architecture, quoique ancienne, est très « élégante ».

Ancien contractant pour l’armée russe, Angstrem ne diffuse aujourd’hui que des microcontroleurs très bas de gamme (pour télécommandes et autres jeux LCD de poche), les modèles les plus puissants n’étant pas disponibles publiquement. La montée en puissance du Tessey et son ouverture au monde restent cependant envisageables.

Ceci est d’autant plus possible qu’Angstrem fait actuellement progresser son offre microcontroleur vers la gravure en 130 nm. Si le pays arrive à se sortir de la crise économique, la compagnie sera peut-être tentée de retourner dans le monde des microprocesseurs.

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