La CNIL juge Note2be illégitime

La CNIL émet un avis négatif sur le très controversé site Note2be

La dernière pique lancée au site provient de la CNIL. En effet, selon une information de l’AFP, l’organisation chargée de veiller, entre autres, au respect de la vie privée dans le domaine informatique, a déclaré que le très polémique site de notation des enseignants, Note2be, était « illégitime au regard des lois sur l’informatique et les libertés« .

Rappelons que ce site permet aux élèves d' »évaluer » les professeurs des écoles et des lycées. Une notation nominative qui ulcère le corps enseignant.

La CNIL a également estimé que le site « ne respectait pas la loi et en particulier le recueil d’un consentement préalable des enseignants« . Pas moins de 17 plaintes et 160 signalements étaient parvenus au bureau de l’organisme.

La « c

onfusion du public« , l’absence de « légitimité nécessaire » ont en outre été invoquées par la CNIL pour motiver sa décision.

La décision du garant de l’informatique et des libertés fait suite à autre décision, cette fois formulée par les juges des référés. Le Tribunal de Grande instance de Paris avait déjà pris l’initiative de suspendre « l’utilisation de données nominatives« . Le jugement avait été salué par Xavier Darcos, le ministre de l’Education nationale.

Pas découragé pour autant, Stéphanie Colas, l’un des créateurs du portail de notation avait décidé de faire appel. La CNIL précise que si l’appel devait être favorable à Note2be, elle expliquerait une nouvelle fois sa décision et « sanctionnerait » au besoin.

Le site Note2be a une histoire pour le moins sulfureuse. Lancé le 29 janvier, le site au slogan accrocheur -« Prend le pouvoir, note tes profs »-, permettait d’appliquer une notation aux enseignants en précisant leurs noms et leurs lieux de travail.

L’initiative, à peine débutée, avait suscité une féroce levée de bouclier du milieu enseignant, des syndicats et du ministre de tutelle. Certains syndicats avaient dénoncé en termes très durs ce qui constituait à leurs yeux « un lynchage public du personnel« .