La norme du WiMax mobile, 802.16e, est prête

Les spécifications ont été validées par l’Institut Américain d’ingénierie électrique et électronique (IEEE). Un danger pour la 3G? En France, Illiad (Free) est le seul à posséder une licence WiMax nationale…

C’est parti pour le WiMax mobile (norme 802.16e). L’Institut Américain d’ingénierie électrique et électronique (IEEE) vient de le standardiser ce jeudi. Tout est donc prêt pour que cette technologie soit utilisée par les opérateurs ou les FAI.

Rappelons que le WiMax est un dérivé du Wi-Fi fonctionnant dans une bande de fréquence située entre 2 et 6 Ghz. Mais contrairement à son petit frère, il permet plus de débits (jusqu’à 30 Mb/s) et surtout une couverture beaucoup plus large: 3,5 kilomètres contre quelques dizaines de mètres. Pour les accès résidentiels, il se pose en alternative viable à l’ADSL là où des régions ou des pays ne sont pas couverts. En mobilité, il peut devenir un sérieux concurrent de la 3G, l’Internet mobile rapide qui ne permet que 384 kb/s. Pour autant, les spécialistes ne prévoient pas de décollage du ‘WiMax métroploitain » avant 2007. Le WiMax pourrait ainsi en venir en complément de la 3G, au même titre que Edge. Mais les opérateurs mobiles sont méfiants. D’autant plus qu’ils préfèrent se concentrer sur le HSDPA, évolution de la 3G/UMTS qui permet également des débits très importants et qui ne nécessite pas de lourds investissements. Les premières expérimentations HSDPA ont lieu actuellement et les premiers lancements devraient avoir lieu au cours de l’année 2006, notamment chez Bouygues Temlecom (qui a fait l’impasse sur l’UMTS) et par Orange. En France, le WiMax mobile devrait au contraire fortement intéresser Free qui est le seul à disposer d’une licence WiMax nationale (rachetée à Altitude Telecom). Ce rachat lui permet d’élargir ses compétences. « Ils disposent du bon timing », explique le président d’Altitude Telecom, Jean-Paul Rivière. « Cette technologie nous paraît intéressante et nous avons estimé que nous ne pouvions pas nous permettre de ne pas l’avoir dans notre portefeuille », a déclaré de son côté Olivier Rosenfeld, directeur financier d’Iliad, la maison mère de Free. Et de poursuivre: « Plutôt que de participer à une attribution de licences régionales, nous voulions être certains d’avoir une licence nationale ». Mais que va faire Free de cette licence? Très certainement, le FAI pourra proposer, comme Altitude à une échelle plus petite, des accès résidentiels sans fil dans les régions non couvertes par l’ADSL. Son trésor de guerre pourrait lui permettre d’occuper très vite le terrain. Mais cette exploitation serait finalement secondaire. Les ambitions de Free seraient autres et concerneraient le très juteux marché de la mobilité. Jean-Paul Rivière semble connaître les ambitions du FAI: « S’ils ont acheté cette licence, c’est pour le nomadisme », explique-t-il. « Ils vont mettre l’accent sur le nomadisme et ils vont très bien le faire », prévoit-il. Avec la validation du WiMax Mobile, Free a désormais les mains libres pour lancer des offres mobiles, par exemple dans les grandes villes. On peut donc à s’attendre à une prochaine annonce de taille de la part du trublion des télécoms avec par exemple un combiné fixe/WiMax… Free va-t-il devenir opérateur mobile national avec des forfaits WiMax dans les grandes villes? Viendra-t-il titiller le Yalta des mobiles, à savoir le triumvirat BouyguesTel, Orange et SFR ? Si le FAI parvient à renouveler sa succes story Internet dans le mobile, cela risque de faire mal. Alcatel s’allie avec KT pour le WiMax mobile

Alcatel, très présent dans le développement du WiMax avec Intel, annonce qu’il travaillera avec le coréen KT sur ce dossier. Un nouveau centre sera lancé, à Séoul prochainement. Il abritera les tests d’interoérabilité entre l’infrastructure WiBro/mobile WiMax et des terminaux WiMax. Elles développeront également ensemble de nouvelles applications mobiles haut débit. Alcatel fournira les éléments pour l’accès radio et le coeur de réseau de ce centre WiBro/ WiMax mobile et intègrera cet équipement avec un ensemble de plates-formes applicatives qui seront utilisées pour tester ces applications avec des partenaires locaux externes.