La réflexion autour du livre numérique est engagée

Bien décidé à ne pas se laisser distancer par ce nouveau phénomène, le gouvernement cherche à prendre ses marques

La remise d’un rapport à Christine Albanel, la ministre de la Culture, a donné le départ d’une réflexion sur l’avenir du livre numérique et du livre papier. Le rapport, réalisé par Bruno Patino, p-dg de Télérama et du Monde Interactif, pose, selonLe Figaro, les bases du dialogue autour d’une question à l’origine de nombreuses craintes du côté des éditeurs.

L’instauration d’un prix unique pour les ouvrages numérique émerge comme une idée forte du texte. Cette tarification resterait conforme à celle proposée par la loi de 1981. Ainsi, les tarifs des ouvrages resteraient les mêmes, indépendamment des points de vente en ligne.

Une réunion organisée par le député UMP Pierre Mehaignerie devrait rassembler le syndicat national de l’édition, le syndicat des librairies françaises ainsi que la Fnac, Amazon et UFC-Que-Choisir. La rencontre pourrait également servir à désamorcer les crises précédentes. Rappelons que le syndicat des libraires s’était récemment élevé contre Amazon et ses livraisons gratuites.

Pour Bruno Patino, cité par Le Monde, il était urgent d’engager « une réflexion avant qu’il ne soit trop tard ». D’autant plus que le basculement vers le numérique a déjà débuté chez certains professionnels et également chez certains éditeurs du grand public.

Droits d’auteurs

La question des droits d’auteurs, chère à l’actuel gouvernement, reste également un thème majeur. Pour Bruno Patino, le code d’accès à la propriété intellectuelle doit rester « la clef de voûte de toute édition dématérialisée« , de même que la promotion d’une offre attractive et légal capable d’opposer une résistance au piratage.

L’auteur du rapport propose également la mise en place d’un lobby de la propriété intellectuelle chargé de défendre « l’application des taux de TVA réduit sur les biens culturels numérique ».

Le livre numérique, toujours dans ces balbutiements, pourrait devenir un élément incontournable du secteur de l’édition. La consommation et les usages autour des ouvrages pourraient être modifiés en profondeur dans les années à venir et menacer la survie des revendeurs traditionnels.

Décollage timide Le marché du livre numérique ou ‘ebook’ se développe peu à peu. Le Kindle, un terminal proposé par Amazon vise à promouvoir cette nouvelle manière de « consommer » du livre. En France, d’autres acteurs ont également choisi de se tourner vers le numérique. Le groupe Hachette a récemment acheté Numilog, un spécialiste du livre numérique. Une société néerlandaise, Polymer Vision, s’apprête à lancer son propre terminal courant 2008.Selon le syndicat national des éditeurs, le chiffre d’affaires totale des éditeurs sur les produits numériques pour 2007 se limite à 36,7 millions d’euros sur un chiffre d’affaire global de 3 milliards d’euros.