Les navigateurs affûtent leurs outils anti-tracking web

Petit à petit, des outils permettant de contrôler le suivi des internautes effectué par les sites se mettent en place au sein des navigateurs web les plus courants.

Les grands éditeurs s’intéressent de plus en plus au respect de la vie privée des internautes. En mai dernier, Google livrait ainsi une extension permettant de désactiver Google Analytics.

Depuis, les choses se sont accélérées. Nombre d’éditeurs souhaitent ainsi permettre aux internautes d’éviter la collecte d’informations de tracking les concernant. Ceci n’enlèvera en rien les publicités des sites web. Par contre, cette fonctionnalité sera très utile pour ceux qui acceptent la publicité mais ne souhaitent pas pour autant être espionnés.

Ne croyez pas que les éditeurs de navigateurs web agissent ici par simple bonté d’âme. En effet, le Congrès américain entend proposer une loi sur cette question. La FTC (Federal Trade Commission) souhaite par ailleurs la mise au point d’offres limitant le suivi des séances de surf. Bref, c’est sous l’impulsion du gouvernement américain que ce mouvement a pris forme. Il est vrai que les États-Unis légifèrent tout azimuth lorsqu’il s’agit du respect de la vie privée.

Les entreprises membres de la NAI (Network Advertising Initiative) acceptent d’ores et déjà de ne plus utiliser d’informations de tracking… sur simple demande. Elles s’engagent alors à désactiver cette fonctionnalité et à remplacer les publicités ciblées par des annonces génériques.

Internet Explorer, Firefox et Chrome sont sur les rangs

Pour que tout cela fonctionne, il faut bien sûr que les navigateurs web fassent remonter les choix des internautes à ces compagnies. En décembre, Microsoft annonçait qu’Internet Explorer 9 sera capable d’empêcher le transfert des données de navigation à des sites tiers. La compagnie utilisera un système basé sur des listes adoptant un format ouvert.

Dimanche 23 janvier, c’était au tour de la fondation Mozilla de faire des propositions en ce sens. Elle travaille ainsi à un en-tête HTTP spécifique, qui indiquera au site web visité que l’utilisateur ne veut pas que des informations de tracking soient utilisées. La fondation espère que les autres navigateurs adopteront eux aussi cette approche, plus générique que celle consistant à utiliser des listes de sites interdits ou autorisés.

Il n’est pas certain toutefois que cette fonctionnalité soit intégrée à la première version de Firefox 4, qui devrait être livrée d’ici quelques semaines. La fondation Mozilla nous signale cependant travailler activement à la mise au point de cette technologie.

Hier, Google est rentré dans la danse, en proposant une extension pour son navigateur web Chrome permettant de supprimer l’envoi d’informations de tracking. Vous pourrez la télécharger depuis cette page web. La méthode employée ici est classique, puisque Google utilise les systèmes d’autorégulation mis en place par les organismes de publicité et de marketing. Notez que cette extension est disponible sous licence open source.