Le marché de la sécurité des mobiles décolle très lentement

Et ce, malgré les appels enflammées et anxiogènes des éditeurs…

Malgré tous leurs efforts « de communication », les professionnels de la sécurité l’admettent : le marché des solutions de sécurité pour terminaux mobiles n’a pas le vent en poupe. Selon Reuters, les grands acteurs de la sécurité estiment que le marché progresse lentement.

Enrique Salem, directeur des opérations pour Symantec, évalue le marché à une centaine de millions de dollars l’année. « [Le marché] grandit. Etant donné le nombre de terminaux disponibles, le nombre de smartphones, on pourrait penser qu’il progresserait plus vite« , estime le responsable. De son côté Dave DeWalt, p-dg de Mc Afee se contente de voir des « opportunités« .

En effet, la popularité de l’iPhone couplée aux ventes du Blackberry développé par RIM (14 millions d’utilisateurs dans le monde) ainsi que les nombreuses ventes de smartphones auraient pu créer les conditions d’un décollage du marché des logiciels de sécurité pour terminaux mobiles.

Cependant, les choses tendent à changer, « les clients commencent à s’interroger sur la stratégie à observer pour [protéger] leur smartphone« , explique Mike Haro, analyste chez Sophos.

Pour le moment, les plus avancées en ce domaine semblent être les Japonais. L’opérateur nippon NTT DoCoMo propose à ses clients le téléchargement d’une solution de sécurité en échange d’un abonnement mensuel.

Le lent décollage du marché s’explique, selon les experts, avant tout par l’absence de plate-forme mobile unique. Avec un marché éclaté entre Windows mobile, Symbian (Nokia), PalmOS, et RIMOS, le risque diminue.

S’attaquer à différentes plate-formes pousseraient les cyberdélinquants à déployer des trésors d’imagination et d’efforts. Rien à craindre de leur côté donc assure Andrew Jacquith, analyste pour Yankee Group.

En effet, et c’est un point essentiel, les cybercriminels ne sont pas encore intéressés par ces attaques. Ils préfèrent encore, et de loin, se monter des botnets et réaliser des opérations de phishing juteuses, pour s’offrir une retraite ensoleillée dans un paradis fiscal.

Qui plus est, le passage des cybercriminels vers les téléphones portables ne se fera que lorsque l’Internet Mobile se sera réellement généralisé. Ce qui est encore loin d’être le cas.

Pour Mark Rash, responsable de la technologie pour FTI Consulting, les usagers devraient davantage se préoccuper du vol de leurs combinés que du vol de donnée sur leurs terminaux.

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