Le marketing Matrix montre ses limites

Malgré ses résultats planétaires, le film Matrix Reload déçoit ! Une déception à la mesure d’un marketing global trop en avance sur son temps

Une partie du public semble être ressortie déçue à la vision du second opus de la trilogie Matrix,

Matrix Reload. Pourtant, les effets spéciaux sont à la mesure du projet, et les scènes d’action extraordinaires. Mais cela ne suffit pas faire un bon film !

Si le scénario est en cause, qui cache et sous entend une partie de l’histoire, et laisse sur sa faim avec ses multiples digressions et une fin abrupte qui impose la vision du troisième opus, il ne fait en fait que suivre un projet marketing numérique novateur.

Car Matrix Reload n’est que cela, un immense produit marketing, qui pêche par sa dispersion, une bonne partie de l’histoire se déroulant ailleurs, et le film se révélant être un tremplin vers les produits dérivés.

Produit marketing global, Matrix est un puzzle numérique

Qu’ont donc souhaité faire les auteurs de Matrix ? En fait, la suite du premier opus doit être prise dans sa globalité. A savoir que la vision des films ne se suffit pas pour en faire le chef d’?uvre aboutie.

Prenons les combats, par exemple : trop long dans le film, répétitifs et par trop stylisés, ils renvoient aux pratiques du jeu vidéo, Enter the Matrix. Ainsi que le module relatif à l’Osiris, dont les aventures se prolongent dans le jeu.

Certains personnages, ainsi que l’histoire de la matrice quoi reste dans l’ombre, sont en fait des reprises de segments de la compilation d’animations Animatrix, sortie directement en vidéo.

Et tout cela sans évoquer les sites web officiels, qui diffusent des informations qui viennent compléter l’histoire.

Il manque le média universel

Au final, pour percevoir réellement l’intérêt de Matrix, il manque la fusion des médias numériques, entre la vidéo, l’internet et le jeu, une convergence qui tarde à se réaliser, et qui pourtant démontre ici sa pertinence.

Il ne faut donc pas prendre Matrix comme une ?uvre cinématographique capable de se suffire à elle même, mais comme une expérience médiatique visionnaire des frères Wachowski (auteurs et réalisateurs), cherchant à globaliser les supports numériques, mais pervertie par une approche marketing purement mercantile.

Un projet qui préfigure sans doute le futur des médias, mais qui est beaucoup trop en avance sur son temps pour séduire le grand public, qui ne dispose pas encore des moyens matériels, ni du temps nécessaire, pour se plonger dans cette aventure des temps modernes.