Le mobile pour aider les conducteurs handicapés à se garer

L’expérience se déroule à Bordeaux. Objectif: réduire l’incivilité des automobilistes

Malgré les différentes campagnes de communication, le message a du mal à passer. Les places de parking réservées aux conducteurs handicapés sont souvent occupées par des automobilistes valides trop pressés pour chercher une place ailleurs.

Pour lutter contre ce phénomène, les amendes pour stationnement sur une place réservée ont été franchement relevées. Insuffisant! s’insurgent les associations de handicapés qui fustigent régulièrement le comportemement des automobilistes. Aujourd’hui, une initiative technologique pourrait bien régler une fois pour toute ce problème. A condition de posséder un téléphone mobile. Dissuasif L’expérience se déroule actuellement à Bordeaux. La ville vient d’adopter un système pilote baptisé C-Zame qui permet de bloquer des places de parking (avec un arceau) pour les conducteurs handicapés, grâce à un système de télécommande électronique actionnable depuis un simple téléphone portable. Actuellement 10 places utilisent ce système à Bordeaux. Seules les personnes préalablement enregistrées auprès du GIHP (le Groupement pour l’insertion des personnes handicapées physiques) peuvent débloquer les places. Il suffit pour cela d’appeler un numéro avec authentification (serveur vocal) puis de saisir les quatre chiffres inscrits sur chaque arceau pour le voir s’abaisser, sans descendre de voiture. « Après deux mois d’expérimentation, on peut dire que ça fonctionne bien sauf quand le réseau portable sature », souligne Claude Boujard, directeur de communication de Gertrude, société bordelaise qui a mis le système au point. Et depuis l’installation des arceaux, « on est presque sûr d’avoir une place », se félicite Joël Solari, vice-président du GIHP Aquitaine. Pour les automobilistes valides qui voudraient occuper ces places tout est prévu. S’ils forcent l’arceau, celui-ci s’abaisse mais signale l’infraction à la police municipale pour un enlèvement en fourrière. Dissuasif. Mais cette bonne idée technologique a un gros défaut, son prix. Chaque appareil coûte environ 3.000 euros. Mais C-Zame répond à une vraie attente et 150 personnes se sont déjà inscrites à Bordeaux. Malgré ce prix, ce système devrait très vite de se développer. Selon Joël Solari, « des projets similaires dans d’autres villes françaises et aussi en Europe sont à l’étude. Et plus ces places seront nombreuses, plus le prix unitaire de chaque borne sera réduit ».