Le Numérique recrute plus de femmes et mieux payées

Fabrication de matériel électronique et informatique, SSII, télécommunications… constituent le premier secteur recruteur d’ingénieures avec 14 % de femmes. Mais les jeunes diplômées se raréfient.

Réalisée par Global Contact pour Orange à partir de données inédites issues des enquêtes annuelles du CNISF (Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France), et de la CGE (Conférence des grandes écoles), l’étude Mutationnelles apporte des informations détaillées sur les femmes ingénieures et scientifiques : tendances de fond en matière de formation, emploi, rétribution et choix de carrière, etc. La 22e enquête du CNISF utilisée pour cette édition regroupe 45 000 réponses d’ingénieurs de moins de 65 ans.

Le numérique embauche au féminin

Premier secteur pour les femmes ingénieures en 2011, le secteur du numérique (fabrication de matériel électronique et informatique, SSII, télécommunications) a recruté 14 % d’entre elles, devant l’agroalimentaire (11 %) et la chimie (10 %). Le secteur numérique est aussi leur premier employeur avec 14 % des femmes ingénieures, contre 10,1 % dans l’agroalimentaire et 8 % dans la chimie.

Le numérique ne compte d’ailleurs que 5 % de femmes en recherche d’emploi alors que la moyenne constatée pour l’ensemble des ingénieures est de 7,2 %. Quant aux deux autres secteurs recrutant le plus d’ingénieures, l’agroalimentaire enregistre 8,6 % de femmes au chômage et la chimie 7,6 %.

Gagner autant que les hommes ou presque

Le secteur Numérique connait un manque endémique de compétence problématique et pour lequel cette manne est la bienvenue. Conséquence logique : « L’écart salarial entre femmes et hommes ingénieurs est le plus faible dans les entreprises du secteur numérique », explique Orange, commanditaire de l’étude. Tous secteurs confondus, l’écart salarial hommes-femmes des ingénieurs reste élevé à 26 % en moyenne, avec un salaire annuel médian brut de 44 000 euros chez les femmes et 55 000 euros chez les hommes. A comparer à d’autres secteurs dont certains affichent des écarts jusqu’à 60 % !

Le secteur numérique se montre le plus exemplaire. Ainsi, dans les SSII, le salaire médian des ingénieures est de 41 000 euros et l’écart salarial est de 12 %. Dans la fabrication de matériel électronique et informatique, la différence est de 15 % pour un salaire médian des ingénieures qui s’élève à 50 000 euros. Enfin, dans les télécommunications, le niveau de rémunération est le plus élevé à 58 000 euros et l’écart salarial s’établit à seulement 1 % !

Et pourtant, elles fuient…

Cependant, en 2010, 35 % des jeunes femmes ingénieures ont obtenu un diplôme dans les secteurs de l’agroalimentaire ou la chimie. En revanche, la filière des Services et Technologies de l’Information et de la Communication, bien plus porteuses d’emplois, attire moins de candidates qu’il y a trois ans. Elle affiche une baisse de 5 % entre 2007 et 2010.

L’année 2011 confirme une tendance enclenchée depuis 3 ans : une proportion croissante de jeunes femmes s’oriente soit vers des formations généralistes (+39 % de 2007 à 2010), soit vers de nouvelles filières de spécialisation telles que la filière Génie Civil ou les formations liées à l’électrotechnique, l’automatique et l’électricité.

À force de vouloir à tout prix « ne plus faire de technologie » et « ne plus parler technologies », des entreprises pourtant très technologiques adoptent un discours démotivant pour ces populations d’ingénieurs (hommes et femmes). Autant faire de l’électronique ou de l’électricité… Au moins ces industriels-là n’ont pas honte de mettre en avant leurs technologies, même si le grand public ne les comprend pas…