Le Spam, adversaire sournois de l’environnement

Les courriers non-sollicités consomment annuellement quelques 33 milliards de kilowattheure, selon une étude.

Le Spam. Souvent effacé en quelques clics, ce courriel indésirable, chronophage, se révèle être un véritable gouffre énergétique, selon une récente étude réalisée par le spécialiste de la sécurité McAfee et le cabinet de conseil ICF international.

En effet, chaque année, 62 milliards d’e-mails non sollicités polluent quotidiennement les boîtes aux lettres des professionnels et des particuliers. Selon l’étude, l’énergie consacrée à l’éradication de cette envahissante correspondance est loin d’être négligeable.

Le spam consomme quelque 33 milliards de kilowattheure (KWh) par an, soit l’équivalent de l’énergie électrique consommée par 2,4 millions de foyers américains. Les trois pays où la consommation énergétique liée à la suppression du spam culmine sont les Etats-Unis, la Chine et l’Inde qui consomment respectivement 6,8, 6,5 et 6,3 milliards de KWh.

En milieu professionnel, les effets sont tout aussi visibles. Les messageries professionnelles génèrent ainsi annuellement 50.000 KWh en moyenne. Un cinquième de cette consommation est le fait du spam. Une messagerie professionnelle émet ainsi 131 kg de dioxyde de carbone (CO2) par an, le spam est ainsi responsable de près d’un quart (22%) de cette émission. En fait, la consommation excessive du spam en électricité (80%) provient essentiellement de sa suppression.

L’analyse souligne le rôle joué par les filtres anti-spam (commercialisé notamment par McAfee, l’un des auteurs de l’étude).

Cet outil de protection, malgré une consommation d’énergie non négligeable (5,5 milliards de KWh annuel), demeure bien moins nocif et chronophage que la suppression manuelle du spam, qui nécessite recherche, affichage, effacement et surtout, perte de productivité des employés. En clair, la mise en place massive de filtre anti-spam pourrait entraîner une économie 25 milliards de KWh par an.

En somme, la lutte contre les courriels non sollicités, en plus d’être un combat contre les réseaux de cyber-criminels -comme l’a prouvée la fermeture de la plate-forme McColo – s’apparente désormais à une cause environnementale.