Le Syntec informatique passe au numérique

En changeant de nom pour le Syntec Informatique, la chambre syndicale des SSII entend élargir ses compétences pour s’adapter aux évolutions des usages.

Moins de six mois après sa prise de fonction à la présidence de Syntec Informatique, Guy Mamou-Mani vient de marquer son empreinte. La chambre professionnelle des SSII, des éditeurs de logiciels et des sociétés de conseil en technologies change aujourd’hui de nom pour devenir le Syntec Numérique. Trente ans après sa création. Une nouvelle dénomination liée à « la transformation profondes des métiers IT » et à «  l’avènement du cloud, de l’Internet haut débit et des réseaux sociaux ».

Essor de l’économie numérique, développement des usages IT, social (emploi, formation, insertion), compétitivité numérique… Voici les principaux projets sur lesquelles le Syntec Numérique va désormais plancher. Pour démarrer cette nouvelle ère, le conseil exécutif a été remodelé. Tandis que le conseil d’administration (30 administrateurs) se repartit en trois collèges : conseils et services informatiques, édition de logiciels, conseils en technologies.

Le Syntec Informatique (1100 entreprises adhérentes, regroupant 370 000 professionnelles, 7 délégations régionales) va donc s’étendre au problématiques plus globales du “numérique” (100 millions de chiffres d’affaires, plus d’un million d’emploi). « Notre industrie n’est pas reconnue comme elle le devrait être, considère Guy Mamou-Mani, en prenant l’exemple de la télé-médecine qui n’est pas promue à sa juste valeur en France », rapporte ITespresso.fr .

Certes, le grand emprunt national dédié aux investissements d’avenir (35 milliards d’euros avec notamment une enveloppe de 4,5 milliards d’euros pour le numérique et des opportunités pour les professionnels de l’IT dans les autres domaines comme le développement durable ou la recherche) peut être considéré comme un tremplin mais il reste du chemin pour entrer dans une vraie société numérique. C’est d’ailleurs le paradoxe IT de la France : « Nous sommes numéro un dans l’équipement haut débit en Europe mais nous restons dans le milieu du peloton dans les usages », commente le nouvel ambassadeur du Syntec Numerique, qui occupe parallèlement les fonctions de co-président du groupe Open (SSII).

Guy Mamou-Mani compte également lancer des initiatives dans le cadre du Comité stratégique de la filière STIC fondé par Christian Estrosi, ministre chargé à l’Industrie, développer les réflexes du numérique dans les PME françaises (plan TIC & PME 2015) et explorer les modèles émergents (green IT, cloud, logiciels embarqués…). Plus délicat au regard du marché concurrentiel du secteur IT, comment relever la facturation émise par les prestataires IT au nom d’une relation client «gagnant-gagnant ?» « La course au prix réduit a eu des résultats mitigés en termes de retour sur investissement », considère Guy Mamou-Mani.

Le nouveau porte-parole du Syntec Numerique ne cache pas non sa volonté de mener des efforts structurants en termes de lobby. « La pseudo-suppression de la taxe professionnelle a tourné en défaveur de nos entreprises », proteste Guy Mamou-Mani. La mobilisation doit être rapide sur les projets de réforme du statut de Jeune Entreprise innovante (JEI) et le Crédit Impôt Recherche (CIR) alors que les débats sur la loi de Finance 2011 a débuté au Parlement.

Dans un effort d’ouverture, Syntec Numérique déclare que des discussions ont été ouvertes avec d’autres organismes représentant les intérêts du secteur IT comme l’Association française des éditeurs de logiciels (AFDEL) ou la Fédération Française des Télécoms (FFT). Pour l’instant, on parle de numérique mais pas encore de convergence…