Le téléchargement de musique sera bientôt plus cher…

Télécharger un titre pour 99 cents, c’est bien pour le consommateur, mais moins pour les sites de téléchargement de musique en ligne qui cherchent à augmenter leurs revenus

Apple a démontré la pertinence du modèle technologique du téléchargement de musique en ligne avec son service iTunes, au point que les concurrents se pressent au portillon, encore qu’en Europe tout reste à faire?

Mais, comme pour toutes les activités Internet, il y a un gouffre entre pertinence et rentabilité, au point qu’entre les droits d’auteurs, la marge de l’éditeur et les frais techniques, il semblerait qu’à 99 cents le téléchargement d’un titre la marge du distributeur en ligne reste bien faible. C’est sans doute pourquoi aux Etats-Unis, les services de téléchargement cherchent à favoriser la vente d’albums plutôt que de singles. Et sur ce plan, il n’y a plus de politique tarifaire unique. Un même album peut être proposé en téléchargement à 16,99 dollars sur iTunes, 13,99 dollars sur Napster et 13,49 dollars sur Amazon.com. Ce net différentiel est significatif du positionnement des distributeurs en ligne : chacun recherche des points de marge là où il pense les trouver ! Mais leur imagination ne se limite pas seulement au prix des albums. Ainsi, les tarifs pourraient varier d’un titre à l’autre, avec des prix d’appel sur des ‘hits’, des prix plus réduits sur certains titres d’albums (ceux qui sont peu demandés par exemple), et des tarifs plus élevés sur d’anciens succès recherchés. Des titres à succès pourraient alors se voir proposés associés avec d’autres morceaux d’albums moins recherchés. Enfin, le modèle économique de la location vidéo pourrait séduire les sites de téléchargement, comme d’accéder à la distribution de titres d’albums avant la parution de ces derniers, et donc de proposer dans ces conditions des tarifs plus élevés. Toujours est-il que, passé l’engouement d’un nouveau marché, les règles du commerce reprennent leur droit, et chacun tente d’améliorer sa marge.