Le Web à fond dans le ‘social networking’

La réussite de MySpace.com fait des envieux? Les start-ups se multiplient, les portails adoptent la nouvelle culture du Web. Et si l’avenir de l’internet passait par le ‘social networking’ ?

Lors de son lancement en janvier 2004, MySpace.com, service de réseaux sociaux, faisait figure de curiosité. Les acteurs du Net observaient avec détachement ce service en ligne dont la seule ambition était de permettre aux internautes d’élargir leurs cercles d’amis.

Mais depuis, leur regard a changé? En mars dernier, MySpace.com affichait 56 millions d’individus enregistrés, environ 80 millions aujourd’hui (une progression à un rythme exponentiel), et près de 300.00 visiteurs au quotidien, ce qui en termes de fréquentation le place directement numéro 2 derrière Yahoo ! De curiosité, MySpace.com est devenu un phénomène de société, qui grandit à un rythme astronomique. Et rentable en plus! Le service tire ses revenus de la publicité qui s’affiche sur les pages visitées, services de messages, jeux, journaux Web, etc. Et la consécration, à peine un an après sa création, avec son rachat par News Corp, la firme de Rupert Murdoch, pour 580 millions de dollars. Un tel succès ne peut qu’attirer les convoitises? Aujourd’hui, le phénomène est devenu générateur de business, et donc de concurrence. Les start-ups, tout d’abord, se multiplient sur le modèle de MySpace.com. Chacune cherche sa personnalité : Farmoodle s’adresse à la famille, CollectiveX aux réseaux professionnels et groupes organisés, Tagged et Varsity World aux ados. Sans oublier Wallop, la ‘spin-off’ de Microsoft. Les portails Internet suivent et vont probablement tous y aller de leur dose de ‘social networking‘. La BBC (British Broadcasting Corp.), l’éternel ennemi britannique de l’empire de Rupert Murdoch, modifie son site afin d’y incorporer plus de contenus et contributions en provenance des internautes. La nouvelle version de la page d’accueil du portail Yahoo apporte elle aussi sa dose de recommandations et de tendances culturelles en provenance des communautés réunissant ses 402 millions de visiteurs. Dernière migration en date des acteurs du Net vers le ‘social networking‘, AOL. En revanche, la filiale Internet de Time Warner joue l’originalité en adoptant une autre voie, celle de sa messagerie instantanée AIM, histoire de transformer ses 49 millions d’utilisateurs en clients sociaux et de faire croire qu’il talonne MySpace.com dès son lancement ! Le nouveau service s’appelle AIM Pages. James Bankoff, vice-président programmation et produits d’AOL, reconnaît le phénomène MySpace, mais se défend de présenter son service comme un « MySpace killer« . Il préfère reconnaître dans AIM Pages un « point d’entrée pour Time Warner dans la tendance des consommateurs qui souhaitent s’exprimer eux-mêmes dans une voie plus puissante. » Passé l’effet de surprise, face à MySpace.com chacun va tenter de se différencier en jouant la carte de la simplicité, des outils, ou des niches. A ce titre, AIM Pages fait figure de point d’orgue des démarches des concurrents à MySpace, avec ses pages ‘customisables’, ses modules en ‘drag-and-drop‘, ses journaux Web et autres fonctionnalités, comme un module photos copie de Flickr de Yahoo. Par comparaison, il faut tâter de l’HTML pour modifier les pages de MySpace…