Les applications Android à la rescousse des BlackBerry

Research In Motion s’apprête à basculer ses BlackBerry sur la plate-forme QNX de sa tablette PlayBook. L’idée étant de rendre ses smartphones compatibles avec le catalogue Android pour enrayer le ralentissement des ventes.

Comment lutter contre les deux locomotives actuelles que sont l’iPhone/iPad et Android sur le secteur des plates-formes pour smartphones et tablettes? En proposant un catalogue d’applications aussi étoffé que le leur. Mais comment atteindre ces volumes sans la participation des développeurs? En s’arrangeant pour assurer la compatibilité de celles-ci.

C’est du moins la stratégie que devrait mettre en oeuvre RIM (Research in Motion) sur ses smartphones BlackBerry (à moins qu’une nouvelle marque soit lancée pour l’occasion). L’idée étant de permettre à leurs utilisateurs de pouvoir installer une des 250.000 applications issues de l’Android Market. De quoi donner en effet un sérieux coup de fouet aux 35.000 titres du BlackBerry App World. Problème, le BlackBerry OS, y compris la récente version 7, n’est pas compatible avec la plate-forme mobile de Google.

Pour y parvenir, RIM compte adopter l’environnement QNX sur ses smartphones en lieu et place de BlackBerry OS. Une opération attendue pour le début de l’année prochaine, rapporte l’agence Bloomberg. QNX est un système d’exploitation UNIX temps réel à l’origine destiné aux systèmes embarqués. Sa compatibilité POSIX lui permet d’accueillir nombre d’applications open source. Système commercial, QNX a été acheté par RIM en 2010 à l’américain Harman International.

Le constructeur canadien s’est alors empressé de développer l’environnement mobile de sa tablette PlayBook à partir de QNX en prenant soin de fournir les outils qui permettent aux développeurs Android de porter leurs applications sous QNX. Malgré cette stratégie bien pensée (quand on s’obstine à ne pas vouloir adopter un environnement déjà construit et adopté par le marché), les ventes de la PlayBook peinent à décoller (tandis que celles des BlackBerry ralentissent).

Sortie en avril aux Etats-Unis, RIM tablait sur un volume de plus de 2 millions d’exemplaires vendus dans le trimestre. Mais le constructeur aurait revu ses ambition à moins de 900.000, selon une information de DigiTimes.com publiée en juin. Estimation qui pourrait même tomber à 500.000 exemplaires, selon le cabinet d’analyse RBC. Bref, une stratégie qui n’a pas prouvé sa pertinence. RIM va donc prendre le risque de se couper de sa base BlackBerry OS sans garantir l’attrait des développeurs (et quelles conséquences sur la compatibilité des futurs smartphones QNX avec l’offre serveur BES?). Au moins, la stratégie QNX permettra-t-elle au constructeur canadien d’unifier ses plates-formes et faire preuve de cohérence.