Les FAI sont épinglés pour clauses abusives

Un rapport pointe du doigt les clauses abusives des contrats des fournisseurs d’accès à Internet.

Le marché de la télévision sur IP (IPTV) représentera une base de 48,8 millions d’abonnés en 2010. Mais les opérateurs devront faire jouer la concurrence pour en tirer le maximum de retombées, selon Gartner.

Le nombre de clients IPTV va être multiplié par huit entre 2006 et 2010, estime le cabinet d’études qui soutient que les opérateurs vont se battre pour que ce type de plate-forme accessible par abonnement devienne aussi courante la télévision par câble ou par satellite. « Les revenus globaux générés par la télévision sur IP devraient passer de 872 millions de dollars (682 millions d’euros) en 2006 à 13,2 milliards de dollars (10,3 milliards d’euros) en 2010 », soutient Elroy Jopling, directeur de recherche en charge des services de communication grand public chez Gartner. « La télévision sur IP ne pourra pas totalement compenser la diminution des revenues de la voix sur IP pour les opérateurs, mais sur le moyen terme elle peut être un moyen non négligeable pour retenir les clients actuels sur les services voix et haut débit. » Gartner maintient que les opérateurs doivent identifier les opportunités qu’ils ont devant eux s’ils veulent tirer profit de la télévision sur IP. « Les opérateurs ont tout intérêt à percevoir au-delà de leurs revenues immédiats les avantages et l’importance à long terme de la télévision sur IP », explique Gartner. « La télévision sur IP ne doit pas être perçue comme un service de base. Il s’agit en réalité d’une nouvelle plate-forme de distribution pour les opérateurs sur laquelle un certain nombre de services de communication et de divertissement peuvent être proposés. » Gartner estime que le nombre d’abonnés à la télévision sur IP va plus que doubler l’année prochaine, passant de 6,4 millions en 2006 à 13,3 millions en 2007, grâce au lancement de nouveaux services. Petite précision dans l’approche du marché : Gartner définit la télévision sur IP comme le moyen de fournir un pr ogramme vidéo via le réseau haut débit d’un opérateur sur la télévision d’un consommateur. C’est à dire que le cabinet d’études n’inclut pas les services TV en streaming accessible via une connexion Internet haut débit à partir d’un PC. Par Matt Chapman pour Vnunet.com

Forrester sceptique sur le ROI

Pour l’institut d’études, les opérateurs historiques sont allés trop vite et certains nouveaux services comme l’IPTV ne susciteraient pas l’engouement espéré (une conclusion qui ne se vérifie pourtant pas partout). « Confrontés à des pressions concurrentielles associées à un important battage médiatique des fournisseurs, plusieurs opérateurs ont déjà commencé à proposer la télévision basée sur le protocole Internet (IPTV), en accompagnement de leurs services téléphoniques et Internet. Toutefois, l’étude Forrester montre que les opérateurs historiques ont besoin de faire une pause avant de continuer sur le chemin de l’IPTV, car tout semble jouer pour que le lancement de leurs services de télévision soit un échec. Les opérateurs historiques se sentent obligés d’entrer dans le triple pay alors même qu’ils s’en méfient ». Et de poursuivre: « Le potentiel médiocre de recettes discrédite ce battage médiatique et la question cruciale reste : Les opérateurs pourront-ils tirer gagner de l’argent en entrant dans l’IPTV ? » s’interroge Lars Godell, analyste principal, Réseaux et Télécoms pour Forrester Research qui répond non, en tout cas pour le moment. En fait, Forrester estime que le public est déjà sollicité par les offres de TV gratuites comme la TNT et hésite à dépenser plus pour l’IPTV. Les opérateurs de leur côté doivent investir massivement en infrastructures pour proposer ce service. Dans le même temps, harcelés par la concurrence, les opérateurs historiques sont forcés de baisser ou de faire stagner le prix de leurs offres triple-play. D’où le développement de pertes financières à terme. Silicon.fr