Les géants européens du logiciel s’unissent face aux US

L’Association européenne du logiciel est née. Son rôle: faire du « lobbying » auprès des autorités pour peser face aux Etats-Unis et à l’Asie

L’idée n’est pas nouvelle, elle se concrétise seulement aujourd’hui. Les grands éditeurs européens du logiciel ont décidé de fonder l’ESA, l’European Software Association. Ses premiers pas ont été officialisés ce jeudi à Bruxelles.

Comptant déjà 26 membres (Microsoft, SAP, Cegid, Business Object…) l’association est présidée par Jeremy Roche, directeur général de Coda, éditeur britannique. L’objectif de l’ESA est simple: parler d’une seule voix et faire du lobby, spécialité des américains et des anglo-saxons, à destination des pouvoirs de décision européens. Il s’agira de représenter et d’aider le développement du secteur en Europe face à la domination des Etats-Unis et à l’émergence de l’Inde ou de la Chine. L’objectif est aussi de mieux représenter les petits éditeurs, souvent noyés dans un marché hyper fragmenté. Mais certains se demandent si la présence de géants tels que Microsoft ne risque pas de faire passer au second plan cette louable intention. Parmi les sujets dont elle va s’occuper, on retrouve le dossier épineux des brevets logiciels -dont le parlement européen n’a pas voulu- et tout ce qui a trait aux coûts des développements. Mais aussi la recherche et le développement, la formation, la compétitivité… Outre son élan européen, cette idée revendique aussi d’être nationale. En effet, les grands noms du logiciel français vont également créer une structure similaire pour l’Hexagone. Il s’agit de l’Association française des éditeurs de logiciels (AFEL), dont le lancement est prévu ce vendredi. Et cela malgré les risques de dispersion des forces. Car les éditeurs disposent déjà, en principe, d’organismes professionnels comme le Sell ou le Syntec Informatique pour défendre leurs intérêts. D’ailleurs, le Syntec voit d’un mauvais oeil ces initiatives. Interrogé par le quotidien Les Echos, Jean Mounet, président du syndicat, a déclaré qu’il y avait « un risque de dispersion des efforts ».