Les résultats de Nokia plombés par l’attente des Windows Phone

Résultats

Nokia voit son chiffre d’affaires du troisième trimestre chuter de 13  % à moins de 9 milliards. Essentiellement à cause du recul des ventes de smartphone sous Symbian.

La transformation initiée par Nokia ces derniers mois, avec la transition vers la plate-forme Windows Phone, se ressent au niveau des résultats. Au troisième trimestre, le groupe finlandais affiche un chiffre d’affaires de 8,98 milliards d’euros. Soit une baisse de 13  % par rapport au même trimestre en 2010 (10, 27 milliards). Les bénéfices tombent, eux, de 60  % à 252 millions (contre 634 millions). Paradoxalement, l’entreprise parvient à quasiment doubler sa trésorerie nette des activités opérationnelle : elle passe de 439 à 852 millions d’euros (+94 %).

Sans surprise, c’est l’activité terminaux mobiles qui plombe le groupe essentiellement. Celle-ci perd 25  % annuellement ne représentant plus que moins de 5,4 milliards d’euros de chiffres d’affaires contre 7,17 milliards un an auparavant. Elle est stable (-1  %) par rapport au deuxième trimestre 2011. Alors que l’adoption des modèles de smartphone explose (elle a dépassé les 50  % d’adoption en France), Nokia continue essentiellement de vendre des téléphones traditionnels, dont la marge est moindre qu’avec les smartphones. Sur le trimestre, le groupe a distribué 89,8 millions de téléphones mobiles (en augmentation de 8  %) et 16,8 millions de smartphones (séries N, C, et E), contre plus de 27 millions en 2010. Malgré l’accélération des versions de Symbian (Anna, Belle…), l’attente des Windows Phone pèse fatalement sur le groupe.

L’infrastructure progresse aux dépens de la marge

L’activité infrastructure et services opérateurs de Nokia Siemens Network progresse de 16  % à 3,4 milliards contre 2,9 milliards il y a douze mois. Mais la marge s’érode de plus de 9  %. Et le résultat est en recul de 6  % d’un trimestre à l’autre. L’activité cartographie de Navteq poursuit sa baisse : -4  % à 241 millions contre 252 millions précédemment. Pour une perte de 45 millions (contre 48 millions précédemment).

Pas de panique pour autant. « Nos résultats au 3e trimestre indiquent que nos ventes et stock de distribution se sont améliorées, tente de convaincre Stephen Elop, le PDG. Du point de vue des produits, notre portefeuille global de téléphones mobiles a bien performé. Nous avons livré environ 18 millions d’appareils à double carte SIM, et dans les marchés comme l’Inde où à double carte SIM est omniprésente, nous avons gagné des parts de marché. » Il n’en reste pas moins que la part mondiale de Nokia, encore à 50  % il y a quelques années, se délite aujourd’hui pour tomber à, probablement, 15  % sur la période.

L’appel du pied aux développeurs

Mais la nouvelle stratégie va inverser la tendance, à l’entendre. « Je suis encouragé par nos progrès réalisés autour des Windows Phone, et nous sommes impatients d’apporter l’expérience nécessaire pour les consommateurs dans certains pays plus tard ce trimestre. Nous avons ensuite l’intention d’augmenter systématiquement le nombre de pays et de lancer des partenaires au cours de l’année 2012. » C’est tout le mal qu’on lui souhaite mais la situation multi-plateforme dans laquelle s’est plongée le constructeur risque de ne pas éclaircir la stratégie de Nokia avant longtemps. Pour l’heure, en tout cas, opérateurs et, dans une certaine mesure, consommateurs, n’investissent plus sur les smartphones Symbian en attente des Windows Phone.

Une attente dont a parfaitement conscience le géant finlandais. Tout comme de la faiblesse du catalogue applicatif de Windows Phone (face à ses principaux concurrents iPhone et Android). C’est pourquoi Nokia lance une opération de séduction auprès des développeurs d’applications mobile. le 24 octobre prochain, Nokia inaugurera, par l’intermédiaire de l’agence The Roxane Company, une campagne d’influence sur les réseaux sociaux à destination des développeurs. Cela se concrétisera par l’ouverture d’une page Facebook dédiée qui, outre les dernières actualités du groupe, offrira un accès ressources (guidelines et kit de développement) nécessaires au développement d’applications sur Symbian et Windows Phone. Une hotline sur Twitter complétera la démarche. Croisons les doigts pour que la sauce prenne…