Les start-up ont de nouveau la cote. Danger ?

L’engouement pour les petites sociétés de la Toile qui sont de plus en plus nombreuses à franchir le cap de l’introduction en Bourse pourrait entraîner l’explosion d’une nouvelle bulle Internet, préviennent les analystes financiers

« Les sociétés Internet attirées aujourd’hui par la Bourse sont en forte croissance et ont à leur tête des managers qui ont l’expérience du métier, et sont de véritables entrepreneurs », contrairement à ce que l’on voyait dans les années 90, explique Arnaud Riverain, analyste pour la société de Bourse Gilbert Dupont. Meetic, premier site européen de rencontres sur Internet, fera son entrée en Bourse le 13 octobre, avec des actions proposées à un prix compris entre 19,20 et 22,30 euros. Rue du Commerce, dernière société en date à être entrée dans la cour des grands, a vu le prix de son action gagner 10,5% en seulement trois séances. Son prédécesseur Meilleurtaux.com, courtier en crédit immobilier sur le Web, a enregistré un bond de près de 25% en cinq mois, tandis que la société d’information sportive en ligne Sporever s’est maintenue aux alentours des 14,25 euros de son introduction. Les petites sociétés Internet cotées affichent aussi sans complexes leurs ambitions. Pour elles, le marché apparaît comme un moyen taillé sur mesure pour accéder aux capitaux qui leur permettront de concrétiser leurs objectifs. À l’exemple de Meetic qui compte bien lever suffisamment de fonds pour étendre sa couverture géographique et ses services, faire des acquisitions et lancer de nouveaux sites. Mais, un bémol tout de même, le secteur risque de voir une nouvelle bulle gonfler. « Ce qui est certain, c’est que l’on assiste déjà aujourd’hui à des micro-bulles sur certaines valeurs », souligne Arnaud Riverain interrogé par « l’AFP ». Pour lui, la bulle « globale » pourra être évitée à une condition: que les investisseurs se montrent à l’avenir plus sélectifs dans leurs choix, qu’ils prennent davantage en compte les perspectives de développement du volume d’affaires de ces sociétés et plus seulement leur rentabilité, d’ores et déjà assurée.