Les vidéos des frappes israéliennes sur YouTube

Depuis les hostilités dans la bande de Gaza, l’armée israélienne montre des vidéos de bombardements sur des positions en territoire palestinien. Une logique de communication maîtrisée après les déboires du Liban en 2006.

Depuis le 27 décembre, date à laquelle Israël a décidé de mener des opérations militaires dans la bande de Gaza, l’armée a décidé de dévoiler certaines des frappes opérées par son aviation.

Certaines vidéos de ces attaques sont, dès lors, disponibles sur YouTube et montrent des opérations de repérage, de ciblage puis de frappes aériennes sur des bâtiments ou encore des convois soupçonnés de transporter des armes. Les vidéos montrent alors clairement deux phases dans les explosions. La première est due à l’impact du projectile. La seconde, plus « visuelle » serait attribuée aux dépôts de munitions dans les endroits ciblés.

Bien que la vue de ces images ne soit pas nouvelle dans la communication de guerre, il résulte que l’armée israélienne a choisitune nouvelle méthode pour parler à l’opinion publique. Au delà des simples images (ici en noir et blanc) traditionnellement verdâtres montrant des frappes de nuit (apparues notamment avec la première guerre du Golfe, ndr), c’est un pan des activités militaires de Tsahal qui est visible sur le Net.

Toutefois, on note rapidement que la fonction commentaire est désactivée sur les vidéos proposées. Histoire d’éviter tout débat sur le conflit qui oppose le Mouvement de résistance islamique Hamas et Israël. Preuve que les communicants de l’armée ont décidé de montrer une partie seulement de ses activités. On trouve alors sur YouTube des frappes « propres »…

Toujours est-il que la stratégie des forces armée s est sensiblement différente de celle adoptée lors du conflit israelo-libanais de 2006. Après quelques jours de combats, la presse internationale avait très vite relaté les erreurs de commandement israéliennes et la mauvaise préparation des troupes au combat. Dès lors, les choses avaient été plus compliquées pour le commandement et l’Etat major avait dû naviguer entre une opinion publique défavorable et une communauté internationale sensiblement à revers de ses positions.

La leçon semble donc être prise puisque l’armée a décidé de ne publier que les « morceaux choisis » de ses activités. Une volonté de mener une « guerre à huis clos » relève même le journal Libération(05/01). Le quotidien explique que « jamais elle (Tsahal) n’avait à ce point bloqué l’information.[..] Les officiers israéliens reconnaissent d’ailleurs avoir prémédité de ne pas permettre aux médias de suivre le conflit ».

Voilà pourquoi les Forces de défense israéliennes (IDF) ont ouvert une chaîne sur le site de partage de vidéos, gérée par son service des relations avec les médias. Sur la page YouTube de la chaîne, il est alors possible de comprendre les motifs de cette initiative. Israël cherche par ces moyens d’expliquer au monde pourquoi il a déclenché ces attaques et surtout, en mentionnant sur les vidéos où se trouvent les caches d’armes du Hamas.

Cette méthode vise donc de nouveaux publics, à savoir les blogueurs et les internautes. Un nouveau public vers lequel communiquer est possible sous réserve d’en utiliser les mêmes moyens. Raison pour laquelle le consulat israélien à New York a tenu le 30 décembre une conférence de presse sur le site Twitter.

La logique de communication a changé donc mais la finalité reste la même. A savoir montrer les réussites pour mieux masquer les horreurs de la guerre.