LinkedIn : Microsoft espère convaincre l’UE… sans faire de concessions majeures

Microsoft fait quelques gestes de bonne volonté en direction de l’UE pour la convaincre d’accepter le rachat de LinkedIn. Toutefois, le souci lié à l’exploitation des données du réseau social reste entier.

Microsoft va-t-il réussir à mettre la main sur le réseau social professionnel LinkedIn ? La firme y croit toujours, mais les difficultés ne sont pas encore aplanies.

Rappel des faits : en juin dernier, Microsoft annonçait sa volonté de racheter LinkedIn pour un montant de 26,2 milliards de dollars (voir à ce propos notre précédent article « Microsoft rachète Linkedin, faut-il s’inquiéter ? »). Salesforce est rapidement monté au créneau, en signalant qu’il avait aussi des visées sur le réseau social professionnel, et qu’il était même prêt à payer plus pour en faire l’acquisition.

Mi-octobre, Microsoft déposait son dossier auprès de la Commission européenne (voir « Le rachat de Linkedin par Microsoft étudié par l’Europe »). Le tout dans une ambiance tendue, Salesforce ayant exhorté l’Union européenne à s’opposer à ce rachat. La date limite de réponse de l’UE était initialement fixée au 22 novembre.

Ouvrir Outlook aux réseaux sociaux tiers

Visiblement, les autorités de régulation ont du mal à prendre leur décision. Microsoft aurait accepté de faire quelques concessions. La date de la décision aurait alors été reportée au 6 décembre prochain. Le Wall Street Journal révèle aujourd’hui la teneur de ces concessions.

La firme de Redmond peut difficilement donner des garanties concernant la non-utilisation des données de LinkedIn dans ses autres produits. Elle peut toutefois permettre à ses concurrents de faire de même. Les greffons d’Outlook permettant d’afficher le profil de réseau social d’un contact seront ainsi ouverts à des solutions tierces. Le connecteur social d’Outlook existe depuis maintenant 7 années et permet de récupérer les informations de Facebook, LinkedIn et Windows Live liées aux contacts.

En permettant l’ouverture de cette passerelle sociale vers des solutions concurrentes, Microsoft fait donc preuve de bonne volonté. Toutefois, Facebook et LinkedIn étant déjà pris en charge dans Outlook, cela ne devrait pas sensiblement changer la donne.

Changements cosmétiques

Autre proposition de Microsoft, la possibilité pour les constructeurs de PC de ne pas afficher le lien pointant vers LinkedIn sur certains de leurs PC. Dell et HP auraient ainsi été autorisés à retirer ce raccourci. Et à placer ceux de services concurrents sur leurs machines.

Microsoft estime que ces changements convaincront la Commission européenne de donner son aval à l’acquisition. Mais le problème soulevé par Salesforce est plus épineux, et reste non résolu à ce jour. Il réside dans le fait que Microsoft va pouvoir accéder à une vaste base d’informations sur les utilisateurs de LinkedIn… et que la firme n’a pas donné de garanties concernant leur possible exploitation par des tiers.

Notez que les États-Unis et le Canada ont déjà donné leur accord pour le rachat de LinkedIn par Microsoft.

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