L’ouragan passe, le numérique faillit

L’ouragan Katrina, qui a ravagé la Nouvelle Orléans et le Mississipi, révèle la capacité de survie de l’économie numérique… Mais qui en aura profité?

Lors du passage meurtrier de l’ouragan Katrina, les plates-formes pétrolières ont temporairement cessé leur activité, entraînant une nouvelle hausse historique du baril de brut. Les éléments déchaînés ont meurtri une partie de l’économie américaine et, par ricochet, affecté l’économie mondiale.

Mais au-delà des malheurs d’une population, Katrina a révélé la force et les faiblesses de l’économie numérique? La presse sur Internet reste disponible Premier exemple, The Times-Picayune, quotidien papier de New Orleans. A 250 km/h, Katrina a paralysé son fonctionnement: ses rotatives n’ont pas pu tourner, interdisant la parution du journal. Pourtant, The Times-Picayune a bien publié une édition de 20 pages, ‘Hurricane Edition‘, disponible en format PDF. Les habitants de News Orleans, qui dans leur grande majorité avaient déserté leur ville, ont ainsi pu consulter les nouvelles locales, à distance. Petit bémol – on ne se refait pas ! ? deux pleines pages de publicité étaient dédiées à des… compagnies d’assurance. Difficle d’être plus cyniquement exposé dans l’actualité ! Le malheur des PME Le deuxième exemple est moins anecdotique ! Une grande partie de l’économie locale a été détruite par l’ouragan. Pratiquement toutes les entreprises ont été touchées; mais les grandes entreprises s’en tirent mieux que les petites. Il ne s’agit pas seulement des actifs des entreprises qui ont été emportés par le cyclone, mais surtout de leurs biens numériques, leurs données. La majorité des grandes entreprises disposent d’un plan de sécurité, pour justement limiter les risques. Il repose sur le principe de « data centers » distants qui fonctionnent en mission critique, hébergeant des sauvegardes régulières. Rien de tout cela pour les PME. Elles ont manqué de ressources et de compétences. Elles n’ont pas pu imaginer le pire, car ce terrible ouragan, en certains endroits, n’a épargné personne. Une menace non évaluée, qui s’est révélée pire qu’un attentat terroriste, pourtant au sommet de la paranoïa américaine. Les données de centaines de PME se sont envolées ! Ici, l’économie numérique – qui aux Etats-Unis nourrit de nombreux projets de proximité ? n’aura pas été d’un grand secours pour beaucoup de PME. Les entreprises ont pourtant disposé de deux jours pour sauvegarder leurs données, mais combien auront pu, ou su, faire leurs sauvegardes à temps, à distance ou sur des supports mis efficacement à l’abri ? Une infime minorité. Dure leçon.