L’usurpation d’identité coûterait 53 milliards aux USA

10 millions d’américains victimes d’usurpation d’identité en 2002 ! Un délit que les transactions sur Internet amplifient. Les banques minimisent

Par usurpation d’identité, il faut comprendre les délits qui consistent à détourner ‘facilement’ de l’argent au détriment de victimes en affectant des dépenses ou en prélevant de l’argent sur leur compte bancaire, ainsi qu’en obtenant une carte de crédit ou en exploitant des documents officiels à leur nom.

L’organisme fédéral de régulation, la FTC (Federal Trade Commission), a rendu public un rapport sur l’évolution des délits par usurpation d’identité, qui permet de mesurer l’ampleur d’un phénomène dont la gravité échappait jusqu’à présent aux autorités.

10 millions de victimes, mais seulement 160.000 plaintes !

Les chiffres parlent d’eux mêmes: en 2002, l’enquête de la FTC révèle que 9,9 millions d’américains auraient été victimes d’escroquerie par usurpation d’identité, alors que seulement 161.819 plaintes ont été enregistrées! 5,2 millions d’entre eux ont découvert des transactions irrégulières sur leur relevé de compte, et 1,5 million de personnes auraient été victimes de comptes illégalement ouverts à leur nom.

La FTC a même pu chiffrer le montant de la fraude, qui s’élèverait à 48 milliards de dollars pour les professionnels, et 5 milliards de dollars pour les particuliers. Des chiffres qui surprennent par leur ampleur, mais qui seraient en dessous de la réalité.

Internet amplifierait la fraude

En cinq ans, 27,3 millions d’américains auraient été ainsi abusés -un chiffre qui s’est amplifié peu à peu. Certains délits auraient fortement augmenté avec la vulgarisation d’Internet, qui permet par exemple d’effectuer très facilement des règlements avec un numéro usurpé de carte de crédit, ou d’ouvrir un compte en ligne sans contrôle d’identité suffisant.

Plus sournois ou mieux organisés, certains fraudeurs exploiteraient les fichiers des entreprises. La sécurité des bases de données est en cause, et leur détournement représenterait parfois une part importante des revenus de certaines sociétés, qui ignorent tout du désarroi des vraies victimes.

L’attitude des banques en cause

Mais la FTC met surtout en cause le fonctionnement des banques et leur attitude. Moins d’un quart des victimes seraient averties par leur banque des dysfonctionnements de leur compte.

Si les systèmes de détection sont en cause, la FTC fustige aussi l’attitude des banques, qui n’y croient pas particulièrement, et qui en particulier estiment qu’il s’agit ni plus ni moins que d’un coût lié au ‘business’.

La FTC préconise de renforcer la législation, une démarche qui prend une tournure particulière aux Etats-Unis où la diversité des législations des Etats donne une autre dimension au phénomène et à la réplique à mettre en place.