Mails, ‘instant message’ : Blackberry et Oz séduisent le grand public

Utiliser les webmails, mais aussi les messageries instantanées, sur son téléphone mobile est aujourd’hui une réalité. Le grand public devrait utiliser en masse ces services. Sur ce terrain, Blackberry et Oz multiplient les annonces

C’est un véritable phénomène de mode. Deux millions de personnes, en très grande majorité des professionnels, ont adopté le Blackberry, ce terminal/téléphone mobile qui permet de recevoir en direct, et très simplement ses e-mails, quelque soit le compte utilisé. Plébiscité par les cadres nomades, Blackberry fait la fortune de RIM, fabricant canadien.

Aujourd’hui, ce type de services est également très attendu par le grand public, explosion des abonnements haut débit oblige. Tout le monde veut pourvoir consulter ses mails depuis n’importe où et pour les opérateurs ce type de service peut devenir une source de revenus non négligeable. Pour cette cible grand public, différents acteurs sont déjà en ordre de bataille. RIM propose ainsi sa plate-forme Blackberry aux éditeurs de systèmes d’exploitation pour mobiles. Ainsi, le service de push e-mail du canadien est intégré à la dernière mouture de Cobalt, l’OS de PalmSource destiné à motoriser des smartphones. Mais est-ce suffisant pour séduire le grand public? Car cette cible aime retrouver sur son téléphone les environnements dont elle a l’habitude sur PC. Ce qui n’est pas le cas de Blackberry. La société islandaise Oz a bien compris ce constat et propose de son côté l’adaptation pour mobiles des principaux services de mails utilisés par les internautes: Yahoo, Hotmail, AOL… « Le temps est venu pour la messagerie électronique nomade de quitter la sphère professionnelle pour se tourner vers le grand public. », déclare Skuli Mogensen, le PDG d’Oz. Ici, l’utilisateur retrouve exactement la présentation de son client de messagerie sur son combiné, sans passer par un service dédié ou un portail. Des accords ont été conclus avec les principaux webmails du marché. Basée sur SyncML, la technologie baptisée OZ Mobile Email s’appuie sur un logiciel client, placé dans certains modèles de téléphones mobiles (Motorola, Nokia, Samsung, Siemens, SonyEricsson, TCL/Alcatel?) et sur une solution serveur, déployée chez l’opérateur, et permettant de se connecter aux comptes webmail. Après avoir été lancé aux Etats-Unis, cette solution débarque en Europe. « Des accords sont en cours de négociations avec les principaux opérateurs européens », assure un porte-parole d’Oz. Ces opérateur se frottent d’ailleurs les mains, aux USA, l’envoi d’un e-mail est facturé comme un SMS: on imagine alors le potentiel! Si l’e-mail est très attendu, un autre service devrait cartonner: il s’agit de la messagerie instantanée. Utilisés par des millions d’internautes, les MSN Messenger et autre ICQ attendent leur heure sur mobile. Ici encore, Oz propose une solution déclinée sur le même principe que les webmails: adapter strictement les services les plus populaires. Ainsi, ‘Oz Mobile IM Gateway’ est compatible avec les messageries instantanées de Yahoo, de MSN et d’AOL. L’abonné retrouve l’interface qu’il a l’habitude d’utiliser sur son PC. Il suffit de choisir sur l’écran du combiné, le service que l’on souhaite utiliser et entrer identifiant et mot de passe. La technologie est également basée sur une plate-forme intégrée aux mobiles et sur une solution serveur chez l’opérateur. Aux Etats-Unis, T-Mobile et Cingular proposent ce service. En Europe, ce n’est plus qu’une question de temps, notamment chez Orange De son côté, RIM ne reste pas inactif. Le canadien annonce que Yahoo Messenger sera intégré aux terminaux Blackberry dans les mois qui viennent. Plus tard, les terminaux du constructeur pourraient être également dotés du service de courrier électronique de Yahoo. De son côté, AOL a annoncé que son service de messagerie instantanée (AIM) et de courrier électronique seraient également disponibles sur les BlackBerry. Lorsqu’on connaît le succès de ces services sans le monde PC et de l’attrait des jeunes pour les SMS, on imagine la manne financière pour les opérateurs. Une manne autrement plus rentable que les services 3G actuellement lancés en Europe. Reste à bien formuler les offres: les opérateurs seront-ils gourmands en facturant à l’acte l’utilisation de messageries instantanées (tel l’envoi d’un SMS) ou mettront-ils en place des forfaits? Dans tous les cas, un important chiffre d’affaires sera au rendez-vous.