Marché open source : Ingres dévoile ses prévisions pour 2010

Le patron d’Ingres, Roger Burkhardt, vient de présenter sa vision du développement du marché open source pour l’année à venir. Nous vous proposons une analyse exclusive des sept points sur lesquels il s’est exprimé.

Prévision numéro 4 : « les fusions et acquisitions de l’ open sourcecontinueront et IBM finira par entrer dans la danse. »

Au fur et à mesure du développement des solutions open source, les processus de fusions et acquisitions ne pourront que se multiplier. À ce petit jeu, les surprises seront certainement de taille, même si les acquisitions multiples, comme celle de MySQL par Sun Microsystems puis de Sun Microsystems par Oracle, restent des événements rares. Jusqu’alors, IBM a beaucoup investi en temps et en argent dans les technologies open source. Pourquoi Roger Burkhardt prédit-il que la compagnie finira, elle aussi, par céder aux sirènes des acquisitions ? Peut-être tout simplement pour répondre à la menace d’Oracle, qui souhaite maintenant concurrencer IBM de front, et ce, en partie grâce à son tout nouveau portefeuille de solutions libres.

Prévision numéro 5 : « les éditeurs propriétaires feront un pas de plus en changeant leurs business models. »

Là encore, la menace d’Oracle plane sur les autres éditeurs. Au travers de l’acquisition de Sun Microsystems, la firme a clairement pris position en faveur d’un changement de son modèle économique. Ceci n’est pas forcément une menace pour les applications propriétaires, mais il est probable que les éditeurs de ce secteur auront de plus en plus de mal à expliquer à leurs clients pourquoi leur modèle économique se focalise sur la vente de licences… alors même qu’Oracle à franchi le pas. La vente de licences risque donc d’être de plus en plus difficile à justifier, en particulier pour les solutions d’infrastructure. Des modèles plus adaptés aux besoins des professionnels, comme la vente de support technique, pourraient rapidement devenir la norme.

Prévision numéro 6 : « les piles open sourcecommenceront à représenter un chiffre d’affaires appréciable pour les fournisseurs d’ open source. »

Tout dépend ici de quoi nous parlons. Une pile web n’est pas un énorme générateur de revenus et risque fort de ne jamais le devenir. À contrario, des produits comme JBoss ou Java EE représentent déjà des chiffres d’affaires colossaux. Il est vrai que pendant l’année 2009, certaines solutions ont gagné en professionnalisme. Elles sont ainsi devenues des concurrentes très sérieuses d’offres plus classiques. Nous pouvons citer Zend et Symfony, des piles open source PHP parfaitement finalisées. Autre phénomène, des produits considérés jusqu’alors comme des logiciels classiques se sont également transformés en plates-formes complètes. C’est le cas des offres de gestion électronique des documents Alfresco et Nuxeo.

Prévision numéro 7 : « Les intégrateurs systèmes vont continuer à adopter des solutions open source. »

Cela semble couler de source pour l’ensemble des développeurs, qui favorisent l’open source, un modèle qui permet de mutualiser les efforts. C’est tout aussi évident dans un contexte SaaS ou cloud. En conséquence, il est effectivement possible que les intégrateurs décident de multiplier les offres adaptées à de telles solutions.

RETOUR sur la Web-Conférence Windows et Open Source du 10 décembre, en différé : Microsoft – Novell, quelles passerelles entre Windows et l’Open source? Quelles sont les retombées de l’accord de collaboration technologique, signé en novembre 2006 et visant à rendre interopérables des applications Windows, .Net et Linux. Qui revend et valide quoi, entre SUSE Linux ES et Windows (sans oublier RedHat)? Pour visualiser cette table-ronde, gratuitement, il suffit de cliquer ici.