Mastercard expérimente le transfert de fonds via GSM

Cette nouvelle offensive devrait permettre au mobile de s’imposer encore un
peu plus comme un portefeuille électronique

Au premier semestre 2007, Mastercard, spécialiste en solutions de paiement et la GSMA, association qui regroupe plus de 700 opérateurs mobiles, vont expérimenter le transferts de fonds entre 100 à 200 particuliers, via le mobile, durant six mois. Premier public visé : les expatriés qui envoient des fonds à leurs amis ou parents restés dans leur pays d’origine, dans un contexte pauvre en banques de proximité. Pour ce projet pilote, les opérateurs de GSM proposeront le service à leurs abonnés. Le spécialiste en solutions de paiement, lui, fournit les cartes. Et les transactions passeront via sa plate-forme de processing internationale. « Depuis des années, nous sommes en mesure de faire du crédit. Dans ce projet, la plate-forme débitera la première carte et créditera immédiatement la seconde », explique Hervé Kergoat, directeur-général de Mastercard Europe. Qui a déjà expérimenté Moneysend, solution de transferts d’argent transfrontaliers entre porteurs de la carte, via internet. Durant cette nouvelle expérimentation, parallèlement au transfert, les destinataires recevront un message texte sur leur téléphone mobile pour les prévenir de la transaction. Ils pourront accéder à ces fonds via des comptes de débit ou prépayés émis par les banques locales qui participent à l’opération. Le niveau de sécurité reste le même que celui des transactions classiques par carte, assure Hervé Kergoat . Le GSM n’y change rien, car les acteurs de la transaction sont identifiés. « Il est même possible de renforcer le lien entre le numéro de carte et de mobile, par des moyens de sécurisation supplémentaires, comme une demande de codes spécifiques, par exemple » précise-t-il. Les contraintes légales, liées notamment à la lutte contre le blanchiment d’argent, pourraient rendre ces précautions nécessaires. Tout comme il sera nécessaire d’adapter le prototype aux spécificités des législations nationales. Mais surtout, le potentiel du marché pourrait se révéler énorme, espèrent les partisans du projet. Pour commencer, le premier public visé a déjà effectué plus de 257 milliards de dollars de transferts en 2005, d’après les chiffres de la Banque Mondiale cités par Mastercard. Et, pour ces utilisateurs, le transfert via mobile pourrait représenter une solution beaucoup moins onéreuse- et donc attractive- que les outils actuels. « On peut imaginer une baisse des coûts très importante, car nous ne faisons qu’exploiter une solution qui existe déjà. Il n’y a pas de développements lourds » note Hervé Kergoat. Mais, surtout, insiste-t-il, « ce type de transferts pourrait aussi se révéler très intéressant au niveau national. En Belgique, par exemple, où l’on n’utilise plus les chèques, il manque un moyen de paiement. Et le GSM est beaucoup plus diffusé qu’Internet».