Michel Richard, Freescale : ‘Fournisseur de composants ou consultant de solutions ?’

Il a rejoint Freescale voici à peine un mois, au poste de directeur général des ventes et du marketing, après avoir exercé un poste équivalent chez AMD…

Nous nous sommes entretenus avec Henri Richard, récent senior vice-président et directeur des ventes et du marketing de Freescale.

Las de la dictature imposée par l’incontournable duo formé par Intel et Microsoft, qui depuis deux décennies impose sa vision au marché du PC, Michel Richard a finalement rejoint Freescale avec cependant la fierté d’avoir jusqu’au bout accompagné AMD dans une période difficile.

Pourquoi rejoindre Freescale ?

Je suis en relation avec Michel Mayer (le PDG – français – de Freescale) depuis trois ans, mais je ne pouvais abandonner AMD dans les conditions du marché où il se trouvait. Le moment opportun s’est présenté.

Concernant Freescale, il y a beaucoup d’opportunités d’amélioration des produits. Mais il faut choisir, sommes nous des fournisseurs de composants ou des consultants en solutions ? Il nous faut comprendre les marchés finaux et rénover le marketing de l’entreprise.

Nous devons discuter avec nos grands clients de cette nouvelle approche, apporter de la valeur ajoutée et apporter une dynamique nouvelle.

Comment ?

Il faut se concentrer sur les marchés finaux. Personne n’a le monopole de la solution. C’est pourquoi nous devons collaborer plus en profondeur et plus en amont. C’est une des expériences que j’ai retenue chez AMD : quand on est tout seul, on a peu de chance de survivre.

Il nous faut des standards, des outils de développement, une dynamique partenariale. Ce sont des réponses à la complexification des marchés. Freescale est une opportunité de progresser plus rapidement.

Comment percevez-vous l’offre de Freescale ?

C’est une offre de valeur, avec des produits de qualité et une technologie de pointe. Et qui apporte de plus en plus de richesse à son écosystème. Nous proposons des solutions plus faciles, plus rapides, et plus efficace sur le coût. Le partenariat est très large avec beaucoup de plates-formes. Freescale est très puissant, mais sans chercher à dominer le marché.

Et le logiciel ?

C’est un challenge ! Chez AMD, le logiciel est tout, mais il n’existe qu’un standard, imposé par Intel et Microsoft. Notre approche est d’être fédérateurs et de trouver les bons partenaires, engager la relation avec les éditeurs de logiciels, créer des synergies et une relation d’égalité.

Et d’intégrer plus de logiciel dans le silicium ?

Il n’y a pas de nécessité à jouer la carte de l’intégration verticale. Je n’imagine pas chaque fabricant avec son propre système d’exploitation…

Votre arrivée marque-t-elle l’évolution de Freescale vers le ‘computing’ ?

Nous devons d’abord préserver les marchés sur lesquels nous occupons une position forte et stable, comme l’automobile. Mais ces marchés traditionnels ne sont pas porteurs de forte croissance.

Le marché le plus fort, avec le plus de potentiel, c’est le PC, donc le ‘computing’.

Je crois en particulier beaucoup dans le health care (santé), qui est un moteur économique avec d’énormes besoins en matière de prévention, dans lequel il est facile de créer des technologies, avec un nouveau modèle économique, et une dimension plus humaine.

Jusqu’à présent, les technologies des semi-conducteurs ont été améliorées, incrémentées, mais il n’y a pas eu de transformation. Prenez l’exemple de prendre son poids, de passer sur a balance et de se peser, chaque jour ou chaque semaine. L’information est peu pertinente.

Maintenant si on y ajoute des senseurs et un ‘computer’, pour la tension, le rythme cardiaque, l’évolution de la masse corporelle, et plein d’autres choses, on se retrouve avec une ‘killer app’ dans la santé.

Une opportunité exceptionnelle, et facile à vendre qui plus est…