Microsoft 2006 : la stratégie du géant des logiciels

Microsoft poursuit sa migration, dont les restructurations annoncées ne sont qu’une étape. L’éditeur devrait présenter plus de 100 nouveaux produits ou nouvelles versions dans les 12 mois à venir

Laurent Delaporte, le tout nouveau directeur général adjoint et chef d’orchestre de l’activité opérationnelle de Microsoft France, dresse un bilan plutôt flatteur des activités du géant des logiciels en France, où tant de choses restent à faire?

Sur le marché grand public, un foyer sur deux sera équipé d’un ordinateur avant la fin de l’année. La France est à la pointe du marché européen, et Microsoft avec Windows en est l’un des principaux bénéficiaires. Si en terme de connectivité Internet, nous sommes encore en retrait, en revanche, avec 71% des connexions aub domicile en haut débit, les opportunités sont grandes pour développer de nouveaux usages. Surtout que sur les messageries personnelles, MSN Messager domine largement avec 8,5 millions d’abonnés, sur 9,5 millions estimés en France, et 30% de part de marché pour HotMail. Le bilan est moins favorable pour les entreprises, où la France reste en retrait. Plus préoccupant, les investissements en informatique progressent certes de 5%, mais ils sont tirés par les grands comptes. Les investissements portent en priorité sur les infrastructures, à 70%, et surtout sur le maintien de l’existant. Quant aux PME, elles sont là aussi très en retrait, et leur retard risque de pénaliser notre économie, et les résultats de Microsoft qui mise beaucoup sur ce marché, comme ses concurrents. L’utilisateur au centre des préoccupations Comme la plupart des acteurs du marché, Microsoft place désormais l’utilisateur au centre de ses préoccupations. Les utilisateurs s’entendent par consommateurs professionnels ou personnels. Mais aussi par la communauté des développeurs, ils sont 250.000 en France. Et par administrateurs et DSI, ils sont environ 300.000. Vers les professionnels, la démarche de Microsoft fait donc l’objet de deux focus, l’automatisation des infrastructures et une nouvelle architecture qui s’adresse en priorité aux DSI. Une stratégie qui colle au credo de Microsoft, fiabilité, une démarche imposée par la longue marche sécuritaire que voient de parcourir l’éditeur. Avec comme points phare la présence dans les effectifs de 1,4 testeur pour 1 développeur, et la volonté d’adopter et d’accélérer un cycle prédictable des nouvelles versions à plus ou moins trois ans. L’innovation, l’un des points forts de l’éditeur, avec l’adoption en particulier des standards du marché, comme XML et les services SOA. Et enfin la liberté, mais sur ce plan Laurent Delaporte laisse une porte ouverte? Une nouvelle approche des entreprises Microsoft suit-il les évolutions du marché, ou fait-il le marché ? Sur les PME, si la question ne se pose pas en terme de bureautique, la question est plus sensible sur la gestion et le management. Certes l’éditeur dispose de ses propres offres d’ERP (Navision et Axapta) et de CRM. Mais sa position reste Le virage est cependant engagé, et avec ses partenaires, l’approche de Microsoft sera de plus en plus métiers. Pour marquer cette évolution, la gamme gestion devient Microsoft Dynamics. Il ne faut pas non plus oublier la base de données de ces applications. SQL Server 2005 est annoncé pour le début novembre en version anglaise, largement la plus répandue. Puis en français en janvier 2006. La base de données se veut plate-forme applicative. Du côté du poste client, Windows Vista et Office 12 sont déjà en phase bêta, et devraient rejoindre les bureaux avant la fin 2006. Enfin, en matière d’infrastructure, Microsoft annonce System Center 2005, Centro, un Windows Server pour le milieu de marché, Longhorn Server, le futur remplaçant de Windows Server vers 2007, et Exchange Server. Quant à la restructuration annoncée à Redmond, elle ne devrait pas impacter la filiale française, qui restera dans un premier temps organisée en sept divisions. L’actualité de Microsoft sera donc très riche dans les mois à venir. Pour plus d’informations, nous vous invitons à suivre la suite de nos articles?