Microsoft et Amazon partent en guerre contre des spammeurs-escrocs

Les deux géants attaquent en justice une entreprise canadienne qui falsifiait des e-mails afin de faire croire qu’ils provenaient d’Amazon.com et de Hotmail.com

Microsoft poursuit son offensive contre le spam. La firme multiplie les procès contre les spammeurs industriels qui viennent embouteiller les réseaux et notamment les messageries de l’éditeur. Aux Etats-Unis, 80 spammeurs sont déjà dans sa ligne de mire. L’éditeur déplace aujourd’hui le front au Canada en s’associant à Amazon.com.

Les deux firmes viennent d’annoncer qu’elles sont en train de porter plainte, conjointement et séparément, contre des entreprises qui ont tenté d’abuser les consommateurs via des campagnes insidieuses de spam, de spoofing et de phising. Il s’agit notamment de Gold Disk Canada, et de trois membres de la famille Head. Ils sont accusés d’avoir expédié des quantités massives de messages commerciaux non sollicités et d’avoir camouflé leur provenance réelle en faisant croire qu’ils avaient été envoyés par Amazon.com ou à partir de comptes Hotmail. La pratique, connue sous le nom de « spoofing », laisse croire aux internautes qui reçoivent ces messages électroniques qu’ils leur sont officiellement adressés par des entreprises ayant pignon sur rue. Les trois membres de la famille Head – Eric, Matthew et Barry – sont des spammeurs notoires qui ont notamment été poursuivis par Yahoo après avoir inondé ses abonnés de plus de 90 millions de spams en janvier 2004. Selon Amazon, ce problème a pris des proportions très importantes. L’entreprise a reçu des dizaines de milliers de messages de ses clients pour l’avertir de ces activités frauduleuses. Amazon a d’ailleurs aussi initié, cette fois individuellement, trois autres actions en justice contre des pirates ayant pour dessein de voler des numéros de cartes bancaires et autres informations financières. Dans cette manoeuvre connue sous le nom de « phishing », le pirate envoie un e-mail ressemblant à un message officiel d’une société bancaire ayant pignon sur rue qui demande des informations ou redirige l’internaute vers un site web pour qu’il y dépose des informations confidentielles. La multiplication des procès est une bonne chose. Mais est-ce suffisant? Selon Jacques Montibert, directeur général pour la France et l’Europe du Sud de Mirapoint, spécialiste de la messagerie et de sa sécurisation, cette démarche représente l’utilisation la plus efficace de la loi. « C’est très simple. Le spam cessera d’exister quand il ne sera plus viable du point de vue commercial et ce genre de cas très médiatisé peut aider à freiner ces activités. » Pourtant, Jacques Montibert ne pense pas que les tribunaux puissent à eux seuls arrêter les spammeurs et la présence des pourriels dans nos boîtes mail. « Les spammeurs sont comme les cafards. Vous pensez que vous vous en êtes débarrassé mais en réalité, il ne sont que ralentis. Ils trouveront un autre hébergement pour leurs sites et d’autres moyens de faire circuler leur spam ». Pas très rassurant.