Microsoft lance Teams pour saper l’ascension de Slack

Face à la concurrence de Slack, Hipchat, Microsoft lance son offre Teams en misant sur l’intégration dans Office 365. Des clients ont déjà été séduits par la solution.

« En parler jamais, y penser toujours. » Microsoft pourrait aisément faire sienne cette phrase de Léon Gambetta à l’occasion du lancement de sa solution collaborative Teams. Celui dont il faut taire le nom, c’est Slack, la nouvelle coqueluche des réseaux sociaux d’entreprise. Et d’autres concurrents comme Hipchat d’Atlassian tapent aussi au portillon du collaboratif.

Pour ne pas être en retard, Microsoft a planché à la fin de l’année 2016 sur le projet Skype Teams. Ce dernier s’est ensuite transformé en Teams pour une version de test.

Un service ancré dans le chat

Aujourd’hui, Microsoft lance officiellement Teams, une solution de messagerie instantanée (chat) entre différents groupes (canaux) au sein d’une même équipe. « Teams s’adresse à des projets ou à des sous-projets plus petits, sur une durée plus courte que ceux gérés dans Yammer. Il est ancré dans le chat », rapporte Carole Bénichou, directrice de la division office marketing chez Microsoft France pour expliquer les spécificités du dernier né au sein des différents outils collaboratifs de la firme américaine (Yammer, Sharepoint, Skype).

Pour se démarquer de la concurrence, Teams est directement intégré dans Office 365 (à partir de l’édition Business Essentials). Dans le service, on retrouve bien évidemment le chat, le partage de fichiers (onedrive), la possibilité d’organiser des réunions vidéo (via Skype), des prises de notes (OneNote). Teams est disponible sur les plateformes mobiles, iOS, Android et Windows Phone.

Les applications tierces sont accessibles via des connecteurs, comme la possibilité de faire des votes ou des sondages (choix d’un restaurant, etc.). Ces extensions s’ouvrent également aux bots. Microsoft en référence 150 et devrait doubler ce chiffre dans les prochains mois. Seule contrainte, être compatible avec le bot framework de Microsoft. A l’avenir, Teams devrait ouvrir sa plateforme à des domaines externes (une fonction attendue pour le 2ème trimestre 2017) et à d’autres solutions de stockage Cloud (Dropbox, Google Drive…).

Ajout de connecteurs
Ajout de connecteurs

Les premiers pas de Teams de Versailles à Grand Parc

Mais les meilleurs ambassadeurs de Teams restent les clients. Lors de tests, « 70% des entreprises du CAC 40 » ont été sollicitées. Et les services publics n’ont pas été oubliés comme le montre l’exemple de la ville de Versailles et la communauté de communes Versailles Grand Parc. Son DSI, Guillaume d’Ors, explique que l’histoire a commencé avec le déploiement d’Office 365. Une mise en production en juillet 2016 et une extension à l’ensemble des collaborateurs au dernier trimestre 2016. « Un problème est apparu, les collaborateurs se plaignaient d’avoir des documents un peu partout. Il fallait donc trouver une brique pour consolider cela », explique le dirigeant. Après une analyse des offres du marché, la DSI fait le choix de tester Teams, pour plusieurs raisons. « En premier lieu, il y a une question de coût. Avec Slack, le prix de la solution et la brique SSO nous emmenait à un montant de 180 000 euros par an. Là Teams est inclus dans notre offre Office 365 », constate Guillaume d’Ors. Autre avantage, « sur le plan technique, l’intégration avec Active Directory est native, un gain de temps et d’argent. La création de groupe est facilitée et plus riche ».

Les avantages de Teams sont réels « il n’y a plus de silos, grâce à l’intégration d’Active Directory, il n’y pas de différences entre les deux communautés Mairie de Versailles et Grand Parc », assure le DSI. Même le chatbot a été mis en place et permet à un fonctionnaire de poser des questions sur n’importe quel sujet administratif, RH, etc. Seul bémol sur l’intégration de Teams. Guillaume d’Ors regrette « le msi, c’est-à-dire l’exécutable de Teams pour le déployer sur les PC est encore un peu jeune et donc perfectible. Nous avons été obligé de gérer cela avec un système de déport sur le bureau et des procédures d’autorisation d’installation en ligne de la part des agents ».

(Article écrit en collaboration avec Esteban Martin-Fréour)

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