MIPS oppose ses processeurs proAptiv à l’ARM Cortex-A15

MIPS processeur proAptiv

Concepteur américain de semiconducteurs, MIPS vise le haut de gamme avec ses processeurs proAptiv, qui seraient moitié moins énergivores et deux fois moins chers à produire que leur concurrent revendiqué, l’ARM Cortex-A15.

Aux premières loges de la conférence Hot Chips tenue à Cupertino (Californie), MIPS a ouvertement opposé à l’ARM Cortex-A15 ses nouveaux processeurs proAptiv, annoncés aussi performants, mais deux fois plus petits, donc plus économes en énergie et moins onéreux à produire.

Le concepteur américain de semiconducteurs a trouvé son porte-drapeau pour mener la croisade face à ARM et concrétiser ses velléités de changer d’air, aux antipodes de marchés émergents qui constituent pour l’heure son cœur d’action. Pour appuyer ces ambitions, les CPU série proAptiv, gravés en 28 et 40 nm, peuvent embarquer de 1 à 6 cœurs, pour une fréquence maximale de 1,5 GHz et un pipeline à 13 étapes avec adressage 32 bits.

À titre comparatif, le Cortex-A15 atteint les 2,5 GHz en crête et peut intégrer jusqu’à 32 cœurs. MIPS estime néanmoins qu’une vitesse d’horloge modérée, gage d’une moindre consommation électrique, constitue un avantage dans certaines applications, notamment en matière de mobilité. Les passerelles réseau sans fil (routeurs, répéteurs, concentrateurs, etc.) et les systèmes embarqués ne sont pas pour autant mis au rancart.

Longue est la route

Il reste du chemin à parcourir. La phase de conception prendra tout juste fin en septembre et MIPS, qui à l’instar d’ARM ne fabrique pas de composants, devra étendre son écosystème de partenaires tout en familiarisant les développeurs aux rudiments du proActiv pour espérer écouler des licences.

En dépit d’accords noués avec Broadcom et Qualcomm, ARM conserve une généreuse longueur d’avance : il faudra encore attendre un bon moment avant l’invasion du proActiv dans les smartphones, tablettes, décodeurs TV et autres équipements domestiques.

Reste que les performances obtenues laissent à penser que MIPS a bien préparé le terrain. Doté d’un cache L2 intégré (jusqu’à 8 Mo avec ECC) et capable d’effectuer simultanément jusqu’à 6 opérations de calcul (dont 2 en virgule flottante), le proAptiv, dans sa version préliminaire, a obtenu un score honorable de 4,4 Coremark/MHz. La technologue EVA (Extended Virtual Adressing), qui offre une meilleure gestion des registres processeur, n’y est pas étrangère.

À cet égard, quel rôle MIPS est-il en mesure de jouer sur le segment de la mobilité ? Pour espérer jouer l’irruption au cœur de l’affrontement au sommet entre ARM et x86, une alliance avec AMD – qui possède l’expertise d’ATI sur la partie graphique – pourrait tomber sous le sens et accoucher d’un cocktail pimenté, moyennant l’alliance d’un CPU proAptiv et d’un GPU PowerVR.

MIPS processeur proActiv

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