Mixité hommes-femmes : informatique, l’exception macho ?

Selon un rapport remis cette semaine au gouvernement, la place des femmes dans les métiers de l’informatique est plus réduite aujourd’hui qu’au début des années 80. Et ce sera encore pire en 2020.

Un rapport remis en milieu de semaine à la ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem (en photo), pointe l’exception informatique en matière de mixité hommes-femmes. Les auteurs du rapport relèvent en effet que si la mixité a progressé dans les métiers qualifiés, l’informatique a suivi la tendance inverse. Si les femmes occupaient 31 % des postes dans le secteur dans les années 1982-1984, elles ne sont plus que 20 % aujourd’hui. Et les auteurs du Commissariat général à la stratégie et à la prospective de prévoir que ce taux descendra même à 18 % en 2020.

« À l’exception des informaticiens, la place des femmes parmi les cadres et les professions intermédiaires a très sensiblement augmenté ces dernières années, tant dans des professions où elles sont déjà majoritaires ou presque (métiers de l’information et de la communication, cadres administratifs, médecins, professions juridiques, etc.) que dans d’autres où elles restent minoritaires comme les cadres des transports et de la logistique, ceux du bâtiment et des travaux publics (architectes notamment), les cadres commerciaux ou encore les chercheurs, ingénieurs et cadres techniques de l’industrie », écrivent les auteurs, Marie-Cécile Naves et Vanessa Wisnia-Weill.

Un DSI sur cinq est une femme

Pire, a-t-on envie d’écrire : dans l’informatique, les femmes sont avant tout représentées dans les métiers les moins valorisés (elles sont même majoritaires parmi les employés et opérateurs), tandis qu’on compte seulement une femme pour dix salariés dans les métiers de techniciens informatiques et télécoms. Seule réelle avancée : elles sont 20 % parmi les ingénieurs, là où elles n’étaient que 14 % au début des années 80. Un témoin de la féminisation (toute relative !) des professions de services informatiques. Cette proportion grimpe à 27 % pour les chefs de projets et responsables informatiques. Exactement la proportion de femmes dans les promotions d’écoles d’ingénieurs.

La vision très technique qu’ont les jeunes des métiers du secteur – une vision en partie erronée – et les questions relative à la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle – notamment en SSII – ont tendance à éloigner les filles de l’IT, note le rapport. Parmi leurs propositions, les auteurs préconisent de dupliquer les campagnes d’information menées sur le thème « les filles et les sciences » en campagnes sur « les filles et la technologie ».


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