Mobilcom va porter plainte contre France Télécom

Eh non, le cauchemar allemand n’est pas terminé pour l’opérateur historique

France Télécom pensait que ses déboires avec son partenaire allemand Mobilcom appartenaient au passé. L’opérateur pensait avoir mis le prix pour s’offrir une paix bien méritée. Mais les actionnaires du groupe allemand en ont décidé autrement.

Ces derniers ont ouvert la voie à une plainte contre le français, premier actionnaire du groupe, à qui ils réclament des dédommagements pour avoir lâché Mobilcom en pleine crise financière, il y a trois ans. Contre l’avis de la direction de Mobilcom, et après un débat ayant duré une dizaine d’heures, la grande majorité des actionnaires réunis en assemblée générale a voté dans la nuit de vendredi à samedi pour l’ouverture d’une procédure en réparation contre France Telecom. Cette plainte ira rejoindre celle du fondateur et ex-patron de Mobilcom, Gerhard Schmid, aujourd’hui en faillite personnelle, déposée en décembre dernier et visant à obtenir 4,26 milliards d’euros de dédommagements du groupe français. Pour l’opérateur historique hexagonal, cette histoire ressemble à un véritable calvaire qui lui aura déjà coûté des milliards d’euros. L’affaire Mobilcom a débuté en 2002. A la grande époque de la bulle des télécoms, France Télécom était entré dans le capital de l’opérateur en tant que premier actionnaire. Mais l’écroulement des valeurs dans ce secteur a poussé le français à se retirer. Problème: Gerhard Schmid, alors président du directoire, affirmait que France Télécom était engagé à financer à hauteur de 10 milliards d’euros son réseau de téléphonie mobile UMTS dit de troisième génération. Engagement réfuté par le français. Après de longs mois de litige, France Télécom signait un chèque à MobilCom pour assurer ses fins de mois, les deux groupes avaient signé un accord à l’amiable en vertu duquel l’opérateur français acceptait de reprendre à son compte 7 milliards d’euros de dette de Mobilcom tandis que l’opérateur allemand interrompait ses projets dans la 3G. Un accord jugé insuffisant par les actionnaires qui estiment avoir été lésés.