Mobile : Bruxelles juge les factures françaises trop salées

La Commission pointe les défauts du marché de la téléphonie mobile français

En matière de facture téléphonique, les opérateurs français n’ont guère de leçons à donner à leurs petits camarades européens. Selon le dernier tableau comparatif réalisé par la Commission européenne, les factures mobiles restent parmi les plus élevées de l’espace communautaire.

« En 2008, la facture moyenne s’approche de 30 euros en France quand elle ne dépasse pas 20 euros dans l’ensemble de l’Union « , explique Viviane Reding, la commissaire chargée de la Société de l’information et des Médias, citée par Les Echos.

Plusieurs facteurs –bien connus- expliquent cette situation. Les opérateurs français favorisent leurs clients titulaires des plus « gros » forfaits. Les forfaits les plus réduits et les offres prépayées présentent des tarifs souvent exagérés, ce qui pousse les clients à préférer des forfaits plus conséquents, généralement proposés par le trio d’opérateurs majoritaires : Orange, SFR et Bouygues Telecom. De là découle logiquement la situation catastrophique des opérateurs mobiles virtuels ou MVNO, locataires des capacités réseau des trois leaders du secteur.

Les MVNO possèdent une part de marché anecdotique, légèrement supérieure à 5%. Les conditions d’exploitation proposées et les prix de gros bien trop élevés les empêchent d’émerger comme des opérateurs crédibles. « Ils doivent faire face à des conditions restrictives, ce qui leur rend difficile toute compétition », a regretté Viviane Reding.

Bruxelles souligne également que le marché français, caractérisé, pour le moins, par son « dynamisme limité« , possède l’un des taux de pénétration mobile les moins élevés d’Europe. Le taux de pénétration de la France, à 88,4%, reste bien inférieur à la moyenne européenne, fixée à 119%.

La Commission, désireuse d’éviter tout malentendu avec la France, a néanmoins salué les efforts du pays, comme les discussions autour de l’entrée d’un quatrième opérateur qui contribuerait à favoriser « la concurrence et le choix des consommateurs » ainsi que les récentes décisions de l’Arcep, le régulateur des télécoms, qui visent à réduire drastiquement les tarifs des terminaisons d’appel.

Ce nouveau constat rappelle une fois de plus qu’en matière de téléphonie mobile, la France reste -n’en déplaise aux trois opérateurs majoritaires- l’un des marchés européens les moins concurrentiels.