Mobiles: 80% des contenus piratés en ligne ?

Selon une étude, le manque à gagner s’élèverait à 3,5 milliards d’euros, juste pour l’Europe

Il fallait s’y attendre. Avec des mobiles qui se rapprochent de plus en plus des PC: liaisons sans fil, capacités de stockage, systèmes d’exploitation, le contournement des ‘tuyaux’ de l’opérateur est désormais possible.

Concrètement, au lieu de payer ces opérateurs pour télécharger des contenus comme les sonneries et les fonds d’écran, de plus en plus d’abonnés se les procurent illégalement sur Internet et les transfèrent depuis leurs ordinateurs. La méthode est simple et elle est favorisée par les capacités des mobiles de dernière génération. Conséquence, les revenus des opérateurs sont pénalisés par ce nouveau comportement. Même si la vente de sonneries est une véritable vache à lait pour les géants du secteur (7 milliards de dollars), la note du piratage est salée. Selon une étude de Frost & Sullivan citée par le Figaro, le manque à gagner en Europe serait de 3,5 milliards d’euros. 80% des contenus destinés au mobile seraient ainsi piratés ! De quoi fortement angoisser les opérateurs qui misent sur ces contenus pour doper le revenu moyen de l’abonné, surtout au regard des investissements colossaux engagés pour déployer les réseaux haut débit mobile comme la 3G. Avec le piratage, mais aussi à cause du rapprochement du monde PC de celui du mobile, les revenus des opérateurs sont donc en danger. « Les opérateurs perdent la main », observe Alexandre Szyda, Product Manager chez Gemplus. « La convergence est en train de tout changer. Les utilisateurs les plus accrocs à Internet utilisent leur mobile pour transférer leurs fichiers ». Ce constat est partagé par Axalto, « Les opérateurs veulent reprendre la main sur des contenus qui leurs échappent », souligne Brigitte d’Heygere, directrice Marketing Europe de l’entreprise. Reprendre la main, mais comment ? En proposant des contenus exclusifs sécurisés ? Une réaction insuffisante selon les observateurs. D’ailleurs, les revenus des portails des opérateurs commencent à stagner, alors que le nombre d’abonnés continue à exploser.