Mobiles: l’ART dénonce le vérouillage du marché

Ce n’est pas la première fois que le régulateur des télécoms tape du poing sur la table

80% du marché de la téléphonie mobile contrôlé par deux acteurs, tarifs assez similaires, influence minime des opérateurs virtuels…, le marché français du mobile se caractérise par son manque de concurrence.

Une conclusion martelée depuis des années par l’ART, le régulateur des télécoms qui en remet aujourd’hui une couche. Dans une étude des marchés de l’accès de gros et du départ d’appel sur les réseaux publics mobiles, l’ART constate une fois encore « une situation de puissance conjointe » exercée par les trois opérateurs mobiles, Bouygues Telecom, SFR et Orange. L’arrivée des MVNO (opérateurs virtuels comme Debitel ou NRJ) devait ouvrir le marché. Mais concrètement, les 3 opérateurs ne « proposent pas aux MNVO existants et aux candidats MNVO des conditions d’accès leur permettant d’animer significativement et de façon pérenne le jeu de la concurrence au détail, et de présenter une capacité d’innovation sur de nouveaux services tels que la convergence fixe-mobile ». Un constat sans appel. Du coup, selon le régulateur, la concurrence est maintenue à distance. Et de poursuivre, « En ce qui concerne les obligations applicables aux opérateurs mobiles de métropole, il apparaît que l’obligation de faire droit aux demandes d’accès raisonnables semble nécessaire et suffisante, du moins en première intention, pour contester de manière pérenne cette ligne d’action commune et laisser la concurrence s’exprimer pleinement sur le marché de gros ». Les analystes et observateurs estiment pourtant que l’arrivée de deux nouveaux acteurs de la mobilité – NRJ a signé un accord de MVNO avec SFR, tandis que M6 a fait de même avec Orange – pourrait changer la donne grâce à des cibles larges. Mais le régulateur n’est pas optimiste et attend un véritable changement « culturel » de la part des 3 dominants pour redynamiser le marché.