Musique: un CD double face pour doper les ventes

Sony et Warner envisagent de lancer ce nouveau support combinant à la fois de l’audio et de la vidéo

Les grandes maisons de disque essaient toutes les pistes pour contrôler l’hémoragie de leurs ventes. Par le biais de la RIIA, les majors s’en prennent directement aux internautes pirates, une manière de procéder qui choque beaucoup de monde. Dans le même temps, pour ne pas trop écorner leur image, certaines d’entre elles choisissent de jouer la baisse de prix (Universal Music) et de l’innovation technologique. Enfin une bonne piste…

Warner Music, filiale d’AOL Time Warner, numéro-un mondial des médias et d’Internet, et Sony, le géant japonais de l’électronique et du divertissement, envisagent de lancer un CD-DVD double face dans l’espoir de redynamiser les ventes de disques, selon le Financial Times. Explosion des ventes de DVD Ce concept de disque à deux faces, comporte un album de musique sur l’une et un DVD sur l’autre. Il pourrait être mis sur le marché début 2004, précise le quotidien britannique. L’idée est assez maline, car si les ventes de CD chutent dans le monde, celles de DVD explosent. Les jeunes en particulier sont très friands de ce support. Les trois autres majors de l’édition musicale, Universal, EMI et BMG seraient prêtes à soutenir cette initiative, poursuit le Financial Time, citant le président de l’un de ces groupes. La piraterie n’explique pas seule la crise du disque

Ce constat -logique- a été formulé par les producteurs phonographiques français indépendants.

« La crise qui frappe le secteur du disque est avant tout celle du modèle économique que les majors ont imposé depuis l’avènement du CD, au début des années 80, et qui a formaté l’ensemble du secteur (distribution et médias). La concentration du marché du disque a non seulement marginalisé les producteurs indépendants mais elle a également conduit à banaliser fortement le CD en transformant en simple produit un support qui était magique à l’origine », explique l’Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI). Pour l’Union, « la politique de rentabilité à court terme menée depuis 20 ans par les grandes maisons de disques, sous la pression de leurs actionnaires et de leurs dirigeants, a conduit à une industrialisation de la production phonographique qui obéit aux mécanismes inhérents à la concentration des moyens de production ». En clair, « La diversité musicale est mise à mal par le formatage des radios et la concentration des diffusions sur un nombre restreint de titres. La croissance des ventes de disques en volume est de plus en plus tributaire de la sortie de quelques albums phares », affirme encore l’UPFI. Conclusion, les majors ne doivent s’en prendre qu’à elles-mêmes.