Le Nasdaq, en panne de vision informatique, cible le NYSE

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Nasdaq OMX Group estime ne pas être le seul responsable de l’incident ayant entraîné une suspension sans précédent des cotations. Son rival, le New York Stock Exchange, est visé.

Nasdaq OMX Group, l’opérateur de la deuxième place boursière américaine derrière le NYSE, impute la panne ayant entraîné une suspension sans précédent des cotations jeudi 22 août à un bug logiciel interne complété d’une « série d’événements technologiques combinés ».

« Un certain nombre de ces problèmes relèvent clairement de la responsabilité de Nasdaq OMX, comme la plateforme SIP (Securities Information Processor) pour les actions cotées au Nasdaq », a reconnu le groupe dans un communiqué daté du 29 août, tout en blâmant son rival.

Le NYSE dans la ligne de mire du Nasdaq

Conscient de l’impact négatif de l’incident sur sa crédibilité, Nasdaq OMX a déclaré « revoir sa politique de communication » et « travailler à l’identification de changements potentiels dans la conception » de SIP. Cette plateforme d’échange entre le Nasdaq et d’autres acteurs du marché verrait ainsi renforcer sa robustesse (architecture, sécurité de l’information, reprise après sinistre, paramètres de capacité).

D’autres soucis relèveraient « plus de problèmes technologiques liés à la complexité actuelle des marchés » et concernent l’ensemble du secteur : régulateurs, opérateurs de marché et places boursières.

Ainsi, l’interruption des transactions durant trois heures, la semaine dernière, de toutes les valeurs cotées au Nasdaq, parmi lesquelles Apple, Google et Microsoft, résulterait également d’un afflux inhabituel de données en provenance de NYSE Arca, la bourse électronique du New York Stock Exchange, rapporte Nasdaq OMX Group.

26.000 messages par port et par seconde

« Le 22 août 2013, SIP a reçu plus de 20 séquences de connexion-déconnexion de NYSE Arca, dont chacune consomme d’importantes ressources. La capacité disponible a été encore affaiblie quand SIP a reçu un flot de requêtes pour des ordres erronés émanant de NYSE Arca, puis a généré des rejets », a expliqué le Nasdaq.

Ces deux actions « ont contribué à dégrader le système au-delà de la capacité éprouvée de 10.000 messages par port par seconde ». Durant cette période, a ajouté le groupe, « NYSE Arca a transmis de multiples salves, dépassant les 26.000 messages par port et par seconde. Par comparaison, une journée typique d’août pour le NYSE Arca culmine à moins de 1000 messages par port par seconde ».

Le New York Stock Exchange n’a pas, à ce jour, officiellement commenté les allégations de son challenger. Wall Street s’étonne néanmoins que le Nasdaq, dont la réputation est déjà entachée par l’introduction ratée de Facebook, n’ait pas été en mesure d’endiguer un afflux de données et d’éviter la paralysie du système.


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