Neoclyde (partie 3) : datacenter et cloud prennent forme à Besançon

Dans ce troisième épisode, passées les étapes de la prise de décision et de la fibre, les acteurs du projet Neoclyde se lancent dans la construction du datacenter et se dotent ainsi des moyens nécessaires pour lancer hébergement et cloud sur Besançon.

Revenir sur la partie 1 (La détresse numérique d’une région que cherche à combler la volonté des hommes) cliquer ici, et partie 2 (De l’interconnexion aux investissements privés) cliquer ici.

Pour se transformer en territoire intelligent, l’agglomération de Besançon s’est dotée, et pour longtemps, d’un accès à la fibre. Il lui faut désormais construire l’infrastructure qui lui permettra d’exploiter des services cloud dans un datacenter. Rassurante, une étude préalable sur les besoins locaux a démontré l’appétence des entreprises de l’agglomération, étendue jusqu’à la région Franche-Comté, pour un tel projet. Ces entreprises recherchent un contact proche avec les fournisseurs d’hébergement. C’est pourquoi il se construit de plus en plus de datacenters de proximité.

Le datacenter de l’agglomération de Besançon porte le nom de Neoclyde, contraction de Néo Telecoms, qui a allumé la fibre, et d’Euclyde, qui l’a amenée. Constatant l’explosion des datacenters sur Paris et région parisienne, quand la province est totalement abandonnée, Néo Telecoms propose une approche originale de maillage régional de ses Néo Centers, des datacenters en région. « Nous fournirons infrastructure et IaaS si les acteurs régionaux ne veulent pas y aller », nous a indiqué Florian Du Boys, directeur général de Néo Telecoms.

Notons qu’un datacenter Néo Telecoms en région fait en moyenne de 150 à 200 m² ‘utiles’, une capacité d’infrastructure qui semble suffisante pour supporter les besoins locaux, avec un niveau technique renforcé, et un catalogue qui propose hébergement, sauvegarde et IaaS (Infrastructure as a Service), ainsi que la virtualisation afin de disposer d’une infrastructure virtuelle.

Le datacenter Neoclyde

Neoclyde prend place dans un bâtiment existant, dont la surface est de 850m². Par comparaison, un ‘gros’ datacenter occupe 10 000 m² et plus !

Neoclyde

À Besançon, 300 m² utiles sont réservés à l’accueil progressif de 160 baies modulaires (le premier module de 100 m² et 50/54 racks est opérationnel) installées en allées froides confinées (cold corridor). Six baies sont réservées par la communauté d’agglomération, pour la gestion des services municipaux, de l’eau, etc., soit environ 4000 postes. Témis Santé, le projet franc-comtois de gestion du dossier de santé, est également sur les rangs. Ainsi, que des entreprises locales à la recherche de « ce qu’il faut pour attaquer les marchés européens et mondiaux, des routes, de l’espace et des outils », dixit le fondateur d’une start-up installée à proximité.

Neoclyde
Les premières baies APC arrivent

Le site offre un hébergement sécurisé haute criticité classé TIER 3+, avec la redondance des équipements et des données, de la sécurité et de l’alimentation électrique. Un maximum d’éléments participant au fonctionnement du datacenter a été placé à l’extérieur du bâtiment, les groupes électrogènes et la climatisation en particulier.

Neoclyde bénéficie d’une interconnexion avec 2 chemins de fibres distincts de 10 Gb/s. Il supporte le routage BGP4 (Border Gateway Protocol V4), qui permet d’utiliser plusieurs connexions à internet simultanément (multi-homed). Il est directement relié au réseau Lumière, le premier réseau privé de télécommunication à haut débit lancé en 1993 par la Ville de Besançon et l’Université de Franche-Comté.

Le projet profite de l’infrastructure électrique régionale qui a été revue avec le TGV. La puissance électrique dédiée à l’informatique est de 600 KW, avec un transformateur haute tension dédié au site de 1200 KW (1,2 MW). Deux chaines électriques indépendantes d’alimentation fournissent les équipements informatiques. Deux groupes électrogènes Genelec de 400kVA chacun, avec une autonomie minimum de 72 heures, sécurisent l’alimentation électrique électrique du datacenter en cas de défaillance éventuelle d’ERDF. Les solutions de sécurisation de l’énergie ont été fournies (et doublées, redondance oblige !) par Schneider Electric : tableaux et protection, onduleurs Galaxy 7000 et batteries, baies informatiques APC avec bandeaux de prises intelligentes intégrées, etc.

Neoclyde
Onduleur et batteries APC

En dehors de la fourniture électrique, la sécurité embarquée par Neoclyde est plus classique : détection incendie par des centaines de capteurs en salle ambiante, dans le faux plancher et le faux plafond, extinction automatique par gaz neutre, centralisation des alarmes technique, contrôle d’accès, système anti-intrusion, vidéosurveillance, détection des fuites d’eau, doublage des systèmes critiques pour assurer la continuité des opérations, etc.

Le dernier élément du datacenter, la climatisation, fait l’objet d’une première mondiale avec l’installation de la technologie EcoBreeze de Schneider Electric, à lire en quatrième partie de notre reportage sur Neoclyde.