Net neutrality: Skype milite en faveur d’un Internet ouvert

Les responsables de Skype s’insurgent contre la grogne des FAI et des opérateurs mobiles. « Le réseau Internet ne leur appartient pas », martèle la compagnie.

Un site comme YouTube consomme une large bande passante. Ceci charge l’infrastructure des fournisseurs d’accès à Internet (FAI), qui estiment que puisque Google vend sa publicité au travers de ce site, il devrait reverser une partie de ses bénéfices aux opérateurs.

Cette idée, prônée par Xavier Niel (de Free) est exacerbée par les actuels débats sur la neutralité du Net. Cette situation n’est pas du goût des représentants de Skype, qui mettent aujourd’hui le holà à ce mouvement. Leur réaction concerne bien entendu les offres Internet mobiles, où les limitations actuelles (interdiction ou paiement complémentaire de la voix sur IP) sont contraires aux principes du web, mais aussi pour les offres classiques, où les FAI voudraient appliquer de telles limites.

« Ce n’est pas « leur » réseau. Internet n’appartient à personne. Il existe et s’est étendu grâce à plus de 40 000 réseaux qui se sont volontairement interconnectés pour former un ‘réseau des réseaux’ ouvert et décentralisé », rappelle Jean-Jacques Sahel, directeur des affaires gouvernementales et réglementaires EMEA chez Skype.

« Les opérateurs qui se plaignent aujourd’hui n’acheminent en réalité que le trafic Internet d’une petite partie de son voyage à travers le web. L’écosystème Internet est basé sur un modèle qui n’a jamais vu les fournisseurs de contenus, les sites web ou les plateformes d’e-commercesubventionner les fournisseurs d’accès. Devrait-on autoriser les compagnies des eaux à taxer les pépiniéristes, les fabricants de spaghetti et les producteurs de café parce qu’ils encouragent la consommation d’eau ? »

« Les développeurs de contenus, services et applications novateurs (Skype, Wikipedia, Spotify, ou Facebook) sont la raison d’être de l’Internet.Sans eux, les opérateurs ne vendraient pas un seul forfait Internet», remarque fort judicieusement Jean-Jacques Sahel. L’ensemble de son texte est disponible sur cette page web. Il est aujourd’hui rédigé en anglais, mais une version française n’est pas à exclure (elle sera alors probablement visible ici ).