Nintendo a vendu 1 million de Wii en France mais doit faire face aux pirates pour sa DS

La police a saisi un stock de cartouches vierges linkers DS

Champagne pour Mario. La Wii vient de passer le cap du million d’exemplaires en France après seulement un an de commercialisation. C’est un record puisque même Sony n’était pas parvenu à réaliser cet exploit. La nouvelle machine de Nintendo écrase la concurrence, Sony et sa PS3 et la Xbox 360 de Microsoft ne devraient atteindre que les 500.000 exemplaires avant la fin de l’année.

La Wii représente aussi un jackpot mondial pour Nintendo. D’ici mars 2008, la firme aura vendu au total plus de 23 millions de consoles, se réattribuant ainsi la couronne mondiale perdue lorsque Sony a attaqué le marché avec sa PlayStation One.

Mais le tableau n’est pas tout rose. Comme ses concurrents, Nintendo doit faire face à l’essor du piratage. Celui-ci frappe principalement sa console portable, la DS. Après Hong Kong, c’est au tour de la France de faire l’objet de l’attention de Nintendo. Le fabricant est en effet victime de la multiplication des ‘linker DS’.

Ces extensions ont la forme d’une cartouche pour la console DS, prennent place dans le port qui leur est destinées, mais accueillent des cartes mémoire du type Micro-SD sur lesquelles l’utilisateur peut placer des fichiers… dont les sources de jeux piratés.

Nintendo a porté plainte contre cette pratique, et la police judiciaire française, particulièrement réactive dans cette affaire, a effectué des descentes chez les fournisseurs de ces produits, ainsi que dans des magasins à Paris et en province, afin de saisir les stocks de ‘linker DS’. Distributeurs et revendeurs seront poursuivis.

Leur argument a pourtant du sens. Face à sa concurrente, la PSP de Sony, la Nintendo DS ne dispose pas de fonctionnalités pourtant très recherchées aujourd’hui, comme la possibilité de stocker des fichiers audio/vidéo ou de disposer d’une messagerie, même si la connexion Internet via Wi-Fi est possible. Le ‘linker DS’ comble ce vide.

Mais ce que Nintendo cible et qui est au cœur de sa plainte, c’est la possibilité de placer du code piraté sur les cartouches vierges. Le japonais s’appuie en particulier sur les lignes de codes du logiciel de ‘boot’ qui permet lors de la mise en route de la console de charger le jeu qui se trouve sur la cartouche. Indispensable pour exploiter un ‘linker DS’, ce code est la propriété de l’éditeur. Imparable dans le cadre d’une procédure !

Le coup de poing de la PJ sur les ‘linker DS’ devrait faire réfléchir les magasins qui distribuent cet accessoire. Déjà il aurait disparu de l’étale de la plupart des boutiques…

Mais Nintendo reconnaît également l’intérêt d’un ‘linker DS’ pour étendre les capacités de sa console. A un détail près, celui-ci devra être sous contrôle, donc officiel ! Il serait en préparation et sera fabriqué par AM3 pour le début 2008.