Nokia annonce 10 000 nouvelles suppressions d’emplois

Confronté à des pertes catastrophiques, tant de marché que de résultats, Nokia annonce un nouveau plan de restructuration. Drastique !

Ce n’est plus 1 milliard comme précédemment annoncé, mais 3 milliards d’euros d’économies que Nokia va tenter de réaliser avant fin 2013 à travers un nouveau plan de réduction des dépenses de son activité « Device & Services » que le constructeur finlandais a officiellement annoncé le 14 juin. Plan qui s’agrémente d’une restructuration touchant quelque 10 000 salariés.

Les licenciements concerneront principalement les employés des unités de production des terminaux mobiles dont la fermeture est annoncée, principalement en Allemagne (Ulm), au Canada (Burnaby) et en Finlande (Salo). Seule l’activité R&D de cette dernière sera conservée, indique ITespresso.fr. Il restera à savoir où et comment Nokia fabriquera ses terminaux au cas où la demande repartirait subitement.

Renforcer la R&D

Les investissements de R&D sont maintenus et même renforcés, notamment avec l’annonce de l’acquisition des actifs et employés de Sclalado, entreprise spécialisée dans l’imagerie numérique et dont les solutions sont installées sur plus d’un milliard de terminaux dans le monde. Nokia ne cache en effet pas ses ambitions en matière de traitement photo, dont le capteur 41 mégapixels du Nokia 808 PureView est un parfait exemple.

Le montant de l’opération n’a pas été dévoilé, mais l’investissement n’en reste pas moins contradictoire avec les résultats catastrophiques que la firme a annoncés avec pas moins de 1,5 milliard d’euros de pertes sur le premier trimestre 2012. Opération probablement compensée, toute ou en partie, par la vente de sa filiale Vertu de fabrication de terminaux de luxe au fonds d’investissement européen EQT VI.

Direction réorganisée

La restructuration s’accompagne également d’une modification de l’organigramme. Précédemment responsable de la chaîne d’approvisionnement, Juha Putkiranta devient vice-président des opérations ; chargé du développement des affaires, Timo Toikkanen se consacrera aux téléphones mobiles en tant que vice-président ; Chris Weber monte d’un cran en devenant vice-président exécutif des ventes et du marketing à l’échelle mondiale (et non plus seulement américaine) ; de la gestion de l’offre et des affaires, Tuula Rytila devient vice-président responsable du marketing ; Susan Sheehan reste vice-présidente de la communication, mais en tant que senior désormais.

Il n’est pas certain que le changement d’équipe changera quoi que ce soit au (funeste ?) destin de Nokia. Concurrencé sur son terrain de prédilection depuis l’arrivée de l’iPhone en 2007, concurrence qu’est venue renforcer la présence de l’offre Android, le constructeur finlandais n’a cessé de perdre de son influence sur un marché mondial qu’il dominait jusqu’au premier trimestre 2012 où Samsung lui a volé sa place de numéro 1. Tout un symbole.

Réfléchir à une alternative Windows Phone ?

Mais la perte de vitesse semble aussi s’être accélérée avec l’arrivée de Stephen Elop à la tête de l’entreprise en septembre 2010 et le choix du partenariat avec Microsoft pour équiper les terminaux de l’OS Windows Phone, alors que le marché semble désigner iOS et Android comme seuls gagnants. Même RIM, très réputé pour la qualité de ses téléphones BlackBerry, est victime de cette tendance.

Un choix stratégique qui visait à faire de Nokia le représentant différencié de la technologie Windows Phone qui, pour l’heure, ne donne pas les résultats escomptés. Même si Nokia continue d’annoncer vouloir renforcer et élargir son offre Lumia Windows Phone, il est peut-être encore temps de réfléchir à une alternative…

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