Nokia : entre satisfaction et déception

Les ventes du géant finlandais ont bondi 28% en un an… mais le prix moyen continue à baisser et la part de marché s’effrite

Les trimestres se suivent et se ressemblent pour Nokia. Le premier vendeur mondial de mobiles a connu un premier trimestre éclatant avec un bénéfice net en hausse de 25% à 1,2 milliard d’euros. Son résultat opérationnel progresse de 20% à 1,53 milliard d’euros.

Les ventes sont au beau fixe avec un chiffre d’affaires global en hausse de 28% à 12,66 milliards d’euros. C’est un peu moins que prévu par les analystes qui tablaient sur 12,74 milliards. Produits et services bondissent de 13% à 9,2 milliards, l’activité réseaux avec Siemens atteint les 3,4 milliards d’euros.

Malgré une concurrence toujours plus rude, notamment avec l’arrivée d’Apple, Nokia a écoulé 115,5 millions de combinés, soit une hausse de 27%. Sa part de marché est de 39%, en hausse de trois points sur un an mais en baisse d’un point sur un trimestre. Ce qui a déçu les marchés : l’action perdait près de 10% en bourse à la mi-séance !

Pourtant, lors de la présentation des résultats annuels en janvier, le groupe avait prévenu que le premier trimestre serait un peu moins bon en termes de volume après un excellent dernier trimestre.

Fortement positionné sur les marchés émergents, Nokia voit donc le prix moyen de ses mobiles baisser. Il est désormais de 79 euros contre 83 euros au quatrième trimestre 2007 et 81 euros attendus par les marchés. Du coup, la marge du groupe s’effrite : 12,1%, soit un repli de 0,8 point.

Et cette situation ne devrait pas s’améliorer selon le finlandais : Nokia a expliqué que la« valeur en euros du marché des portables allait chuter en 2008 par rapport au niveau de 2007 en raison de la faiblesse du dollar, du ralentissement économique général aux Etats Unis et d’un possible ralentissement en Europe ». Sans parler des offensives de RIM, Apple, Google, LG etc…

Pour la suite des événements, Nokia maintient tout de même sa prévision de hausse du marché des portables de 10% cette année, en volume. Et annonce s’attendre à regagner lui-même des parts de marché au deuxième trimestre.

Rappelons également que Nokia s’est lancé dans une ambitieuse stratégie axée sur les services et les contenus (avec le portail OVI) afin de compenser l’éventuelle maturité de son coeur de métier.

Reste désormais à attendre les résultats de ses (lointains) concurrents. Samsung a-t-il consolidé sa deuxième place ? Motorola va-t-il continuer à s’enfoncer, victime du ralentissement économique aux Etats-Unis ?