Nouvelle baisse des ventes de musique en France

Sur les neuf premier mois de l’année, la vente de musique a baissé de plus de 9 %. La lente progression des ventes numériques ne suffit pas à compenser les pertes physiques. Hadopi inversera-t-elle la tendance?

Avec 347 millions d’euros de chiffres d’affaires sur les neuf premiers mois de l’année 2009 (chiffres arrêtés au 30 septembre), l’industrie du disque accuse une nouvelle baisse de 9,3 % en France. Si les ventes numériques passent de 53,4 à 55,3 millions d’euros entre 2008 et 2009, leurs progression de 3,5 % est loin de compenser la chute de 11,4 % qu’enregistrent les ventes physiques (291,7 millions d’euros contre 329,7 millions un an plus tôt). Notons toutefois un ralentissement de la chute face aux années 2008 et 2007 qui baissaient respectivement de 19,6 % et 22 %.

Une chute continue depuis 2002 où les CD (essentiellement) généraient jusqu’à 843 millions d’euros de chiffres d’affaires sur les ventes en gros. En 7 ans, le marché a perdu 65 % de sa valeur. Plus ennuyeux pour la chanson française, le répertoire francophone accuse la plus forte baisse (-21 %) contre moitié moins (-11 %) pour le répertoire classique tandis que l’international connaît une embellie de 5,6 %, « en raison de l’actualité », souligne le Snep (Syndicat national des éditeurs de phonogrammes) dans son bilan.

Loin de révolutionner l’industrie, le marché de la distribution (ou consommation) numérique de la musique évolue pour sa part (voir graphique ci-dessous). Ainsi, avec 49 % (27 millions d’euros) du marché numérique, le téléchargement de titres compose désormais l’essentiel des ventes immatérielles. Une belle évolution par rapport aux 34 % (18,4 millions) de 2008 qui accusaient cependant une baisse face aux 42 % de 2007. La part des téléchargements se fait au détriment des téléphones mobiles (26 % en 2009 contre 45 % un an plus tôt) tandis que les abonnements forfaitaires et streaming semblent trouver leur public. Ils composent 25 % de la consommation numérique contre 21 % en 2008 et 4 % en 2007.

Il n’en reste pas moins que le développement du marché numérique est loin de compenser la dégringolade des ventes physiques. Ce qui laisse la place aux doutes quant aux futurs succès des plates-formes légales de ventes numérique que doit encourager la mise en place de la loi Hadopi contre l’échange illégal de contenus en ligne. Il sera cependant difficile d’en vérifier les résultats avant le milieu ou la fin de l’année prochaine puisque Hadopi est entrée en vigueur la semaine dernière et que les décrets d’applications restent encore attendus.

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Evolution de la répartition du marché de la musique numérique en France (source SNEP)