Novell, bientôt racheté?

Novell viennent de recevoir une offre de rachat du groupe financier Elliott. En cas d’acquisition, ce dernier compte valoriser rapidement son investissement.

Elliott vient de faire une offre visant à acquérir la totalité des parts de Novell, pour un montant de deux milliards de dollars. Le groupe est aujourd’hui propriétaire de 8,5 % des parts de Novell, au travers de ses deux fonds d’investissement Elliott Associates et Elliott International.

Ces deux milliards de dollars correspondent à un prix par action de 5,75 dollars, soit un dollar de plus que la précédente cotation de la compagnie. Évidemment, le marché a immédiatement réagi, la valeur de l’action bondissant dès l’ouverture à 6,07 dollars, puis faisant une pointe à 6,15 dollars avant de retomber à 6,08 dollars en fin de journée. Le prix de l’action Novell revient ainsi au niveau de celui atteint en 2008.

Cette proposition de rachat semble donc plutôt bien acceptée par le marché. Mais est-ce pour autant une bonne chose pour Novell? Les responsables d’Elliott ne cachent pas leurs objectifs : selon eux, la compagnie a largement diversifié ses activités, en particulier au travers de multiples acquisitions, mais sans grand succès. Elliott se propose donc de mettre en œuvre son savoir-faire dans le monde de l’investissement pour maximiser la valeur de la compagnie, et de ses actions.

Bref, le rachat de Novell est considéré avant tout comme une opération financière, qui pourrait être très rapidement rentabilisée. Une restructuration profonde des activités de la firme, voire un démantèlement complet, n’est donc pas inenvisageable. Il n’est pas certain que cette perspective soit du goût des partenaires de la compagnie, comme Microsoft (ou encore SAP). Le géant de Redmond, déjà sous les projecteurs des autorités de régulation, aura toutefois bien du mal à proposer une contre-offre.

Mais il y a pire encore : en cas de revente des activités les moins rentables de la firme, Novell pourrait quitter le marché Linux et UNIX. Or la compagnie est aujourd’hui le plus solide rempart placé entre Linux et SCO, ce dernier poursuivant inébranlablement sa croisade anti-Linux. SCO pourrait donc avoir le champ libre, voire même toutes les cartes en main s’il obtenait la possibilité de racheter les droits d’UNIX à Novell. Là encore, il n’est pas évident que cette perspective soit du goût des grands acteurs du monde IT, comme IBM, HP ou même Microsoft (qui joue aujourd’hui la carte de partenariat Windows-Linux).

Matt Asay, COO de Canonical, s’est récemment exprimé sur cette annonce dans le cadre d’un article publié chez nos confrères deCNET News. Selon lui, il est quasi certain qu’Elliott revendra l’activité Linux en priorité en cas de rachat. Matt Asay estime même que la compagnie doit d’ores et déjà chercher des acheteurs potentiels pour cette activité qui, quoiqu’en pleine croissance, n’a pas la faveur des analystes sur le long terme. Reste à savoir si elle tombera entre de bonnes ou de mauvaises mains.