La NSA s’appuie sur l’Open Source pour espionner le monde entier

XKeyscore, l’outil de recherche de la NSA capable d’intercepter de manière quasi-systématique l’activité des internautes dans le monde, équiperait des serveurs tournant sous Red Hat.

XKeyscore, l’outil d’espionnage conçu par l’Agence nationale de sécurité (NSA) américaine pour intercepter les activités de tout utilisateur d’Internet, tournerait sous Linux, selon une série de documents dérobés par Edward Snowden et récemment médiatisés par The Intercept.

« XKeyscore est une application Linux généralement déployée sur des serveurs Red Hat. Elle utilise un serveur web Apache et stocke les données recueillies dans des bases de données MySQL », indiquent Micah Lee, Glenn Greenwald et Morgan Marquis-Boire dans leur article daté du 2 juillet dernier.

La NSA contribue et recrute dans l’Open Source

Les systèmes de fichiers de cluster, NFS pour le partage de fichiers et autofs pour le montage automatique du système de fichiers seraient également appréciés. Même chose pour la commande cron dédiée à la planification des tâches. Outre Linux, la NSA utiliserait bien d’autres outils libres, dont le logiciel de synchronisation de fichiers rsync et l’éditeur de texte en console vim.

L’intérêt de la NSA pour les logiciels libres peut être diversement apprécié. Après tout, les libertés d’utiliser, de copier, d’étudier et de modifier les logiciels libres servent ici un seul objectif : la surveillance de masse par un État et ses alliés. Mais l’engouement du renseignement américain témoigne aussi de la montée en puissance du libre dans l’économie mondiale. Rappelons-le, la NSA fait partie des puissants contributeurs de projets Open Source depuis plusieurs années.

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