OPA : Yahoo ignore l'ultimatum de Microsoft

La balle est désormais dans le camp de Redmond

Silence total. On attendait une réponse de la part du conseil d’administration de Yahoo, suite à l’ultimatum de Microsoft qui expirait le 26 avril. Mais le portail est resté muet, ignorant superbement la proposition de 44,6 milliards de dollars de Redmond qu’il a trouvé sous-évaluée depuis le départ.

Microsoft n’a désormais d’autre choix que de reprendre l’initiative. Première option : renoncer. Elle a été évoquée par Microsoft mais semble peu probable car Yahoo est stratégique pour Microsoft. Un tel rachat permettrait à la firme, distancée par Google sur le Web, de reprendre la main face au géant de Mountain View.

Une alliance avec Yahoo Search formerait donc un challenger de poids dans la recherche mais aussi et surtout dans le très juteux secteur de la pub en ligne (40 milliards de dollars en 2007) où Yahoo est numéro deux. Microsoft y a multiplié les acquisitions, notamment aQuantive pour 6 milliards de dollars mais l’ajout de l’offre Yahoo à son arsenal pourrait lui permettre de peser face à Google qui s’est emparé de DoubleClick. Google encaisse environ un tiers des recettes mondiales de publicité en ligne, loin devant Yahoo! qui en empoche moins de 15% et Microsoft (7%).

Deuxième option : l’OPA hostile envers les actionnaires. C’est le scénario le plus réaliste. Microsoft a toujours dit qu’en cas de refus prolongé, il irait solliciter directement les actionnaires du portail. « Nous savons que Yahoo présente un intérêt pour nous. Nous avons proposé beaucoup d’argent : 44 milliards de dollars (27,58 milliards d’euros environ). Si son conseil d’administration pense que c’est équitable, parfait. Dans le cas contraire nous irons de l’avant », a récemment déclaré Steve Ballmer, p-dg de Microsoft.

L’argument massue serait le suivant : en se retirant, l’action de Yahoo plongera, un scénario catastrophe pour les actionnaires.

Dernière option : l’augmentation de l’offre. C’est le seul moyen pour faire plier le conseil d’administration de Yahoo qui exige plus que les 44,6 milliards de dollars. Mais Microsoft n’entend pas remettre la main à la poche et qualifie ces attentes d’« irréalistes ». D’autant plus que Yahoo n’est pas parvenu à mettre en place une alternative qui justifierait une hausse de la proposition. Les discussions avec AOL ou News Corp n’ont encore rien donné de concret.

Microsoft devra donc dévoiler son jeu cette semaine. En lançant une OPA hostile, il devrait parvenir à ses fins.